Traitement du sida: la trithérapie mieux que la bithérapie, la quadrithérapie doit encore faire ses preuves

Une méta-analyse systématique de 54 études randomisées contrôlées comparatives (20000 patients inclus) concernant l’efficacité des mono, bi, tri et quadri-thérapies anti VIH, a été réalisée par un groupe de chercheurs de l’université de Birmingham (GB) et publiée dans le numéro du 30 mars de la revue médicale British Medical Journal. L’utilité des trithérapies est nettement mise en évidence, l’efficacité des quadrithérapies reste encore à démontrer par de nouvelles études ainsi que l’efficacité relative des différentes combinaisons de molécules entrant dans ces multithérapies.

Une revue systématique des thérapies antirétrovirales prescrites en première intention à des patients à n’importe quel stade de leur maladie a été entreprise par les auteurs qui se sont servis pour cela de six bases de données bibliographiques incluant Medline, Embase et la Cochrane library.

Les mesures principales relevées par les auteurs ont été les évolutions cliniques des patients, ainsi que les marqueurs de progression de la maladie ( taux de CD4 et charge virale estimée selon le nombre de copies d’ARN viral).

Parmi 54 études revues, estimées de bonne qualité par les auteurs, 66 groupes de comparaison ont été inclus dans l’analyse qui a concerné près de 20000 patients.

Concernant les pronostics cliniques ainsi que les marqueurs de la progression de la maladie, les thérapies comprenant des combinaisons de molécules égales ou supérieures à trois, sont devenues progressivement et significativement plus efficaces.

L’Odds Ratio pour les trithérapies concernant la progression de la maladie ou l’incidence de la mortalité, comparées aux bithérapies, a été de 0,6 (IC95%=0,5-0,8).

L’efficacité des quadrithérapies ou plus, n’a pas vraiment pu être caractérisée de façon homogène (beaucoup de variations) à cause de la multiplicité des médicaments utilisés et du fait du peu de recul sur l’efficacité et l’innocuité de certaines d’entre elles, selon les auteurs, qui concluent sur la nécessité d’autres études pour tester l’efficacité réelle des multithérapies comprenant plus de trois molécules.

Dans un commentaire, Charles Carpenter, professeur de médecine au Miriam Hospital (Providence, EU) reconnaît l’utilité d’une telle étude pour établir une base de réflexion sur de futurs protocoles anti rétroviraux, mais regrette que les auteurs ne se soient pas penchés sur les traitements concernant les infections primaires à VIH et la possibilité ou non d’utilisation de plus de quatre agents antirétroviraux en cas de résistances virales.

Source : BMJ 30 mars 2002;324:757-60 et 747-8

PI

Descripteur MESH : Patients , Mars , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Maladie , Antirétroviraux , Charge virale , Commentaire , Intention , Médecine , Medline , Mortalité

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