Des ARN contre les virus respiratoires

L'interférence par ARN, technologie en plein essor depuis quelques années, pourrait aussi s'appliquer au traitement d'infections respiratoires d'origine virales fréquentes chez l'homme, montre une nouvelle étude. En utilisant des ARN interférents administrés par voie nasale, des chercheurs sont parvenus chez l'animal à prévenir des infections par le virus respiratoire syncitial (RSV) et le virus para-influenza (PIV).

Ces résultats prometteurs ont été publiés dans la revue Nature Medicine. Dans leur article, Bitko et collaborateurs rappellent que les infections respiratoires d'origine virale sont la cause la plus fréquente des hospitalisations d'enfants dans les pays développés. Aux Etats-Unis, ceci se traduit par exemple par environ 91000 hospitalisations par an avec un coût de 300 millions de dollars. Les virus RSV et PIV sont les principaux agents pathogènes en jeu dans ces infections et aucun vaccin n'est actuellement approuvé.

Dans ce contexte, ces scientifiques ont choisi la voie de l'interférence par ARN pour tenter de bloquer les infections liées à ces deux virus. En utilisant la souris comme animal modèle, ils ont établi que l'administration par voie nasale d'ARN interférents spécifiquement construits contre ces virus permet de lutter contre le RSV et le PIV : l'infection est évitée. Ils ajoutent qu'il est assez facile de sélectionner les ARN interférents les plus efficaces d'après des tests sur des cultures cellulaires.

Selon les chercheurs, on peut envisager que de faibles quantités de ces ARN interférents puissent être employées comme traitement antiviral contre des infections respiratoires chez l'homme.

Source : Nature Medicine, Published online 26 December 2004; doi:10.1038/nm1164

Descripteur MESH : ARN , Virus , Interférence par ARN , Technologie , Nature , Administration par voie nasale , Infection , Pays développés

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