Activité physique et risque d'accident vasculaire cérébral chez la femme

Chez les femmes, l'activité physique même modérée (comme la marche) est associée à une réduction significative du risque d'accident vasculaire cérébral et ce d'une manière dose-dépendante. Une étude qui porte sur plus de 72.000 infirmières américaines indique également que la diminution du risque est comparable quelle que soit l'activité pour peu que la dépense énergétique soit équivalente.

Ce travail dirigé par le Dr F. Hu (Harvard School of Public Health de Boston) a été publié dans le dernier numéro du JAMA. Cette enquête sur les conséquences de l'activité physique sur le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) est la plus large jamais réalisée selon les auteurs.

Le Dr Hu est ses collègues rappellent que si les bénéfices de l'exercice physique sur le risque de maladies coronariennes sont bien identifiés, cette relation restait controversée pour la prévention de l'AVC.

Les auteurs ont étudié les données de 72.488 infirmières américaines âgées de 40 à 65 ans. Aucun cancer ou maladie cardiovasculaire n'avait été diagnostiqué chez ces femmes au début de cette étude en 1986. Toutes ont répondu à un questionnaire détaillé sur leur activité physique en 1986, 1988 et 1992.

L'activité physique a été évaluée selon une méthode standardisée (metabolic equivalent tasks).

Les auteurs ont comparé l'incidence des AVC survenus entre le début de l'étude (1986) et le premier juin 1994 en fonction de l'activité physique des sujets.

Au cours des huit années de suivi, 407 AVC ont été enregistrés. L'analyse des données montre que l'augmentation de l'activité physique est inversement associée au risque d'AVC (indépendamment d'autres facteurs de risque). Le risque relatif serait de 0.66 pour celles dont la dépense énergétique est la plus élevée. D'après les résultats présentés par les auteurs, la marche (7 km/h ou plus) serait également associée à une réduction de ce risque.

"Ce résultat est rassurant, car la marche est une activité largement accessible, peu coûteuse et rarement associée à des blessures", précisent le Dr Hu et ses collaborateurs.

Il semble de plus que l'activité physique en elle-même importe peu et que seule la dépense énergétique totale soit un facteur déterminant. Les bénéfices semblent être rapides puisque les femmes qui entreprennent une activité tardivement ont également un risque d'AVC diminué.

Les médecins notent que l'activité physique réduit la tension artérielle et augmente la concentration en HDL. Ils soulignent enfin que cet exercice a été associé à une diminution du taux de fibrinogène, de l'agrégation plaquettaire et à une élévation de l'activité de l'activateur du plasminogène.

Source : JAMA 2000;283-2961-2967

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