EVOLUTION DE LA CONSOMMATION D’ANTIBIOTIQUES EN VILLE 2003-2004

Dans le cadre du partenariat conclu entre l'Institut Pasteur et l'Assurance Maladie, l’évaluation annuelle du programme antibiotiques permet d'estimer la baisse de consommation d'antibiotiques à 16% depuis 2002, à épidémie constante.

Sur l'hiver 2003-2004 qui accuse une diminution globale de 5,4%, la tendance est particulièrement sensible chez les enfants, premiers consommateurs d'antibiotiques : c'est près de 8% de consommation en moins chez les 0-5 ans. Comme pour l'hiver 2002-2003, le suivi de la consommation nationale a été analysé à partir des données de l’Assurance Maladie et les résultats “ corrigés des variations épidémiques ” prennent en compte les fluctuations épidémiques observées par le réseau Sentinelle de l’INSERM. Des résultats positifs : il apparaît possible d'atteindre d'ici à 2008 une baisse de 25% qui permettrait de commencer à agir efficacement sur le phénomène de résistance bactérienne.

PRESCRIPTIONS: LA BAISSE SE CONFIRME

• On observe, avec le développement du programme de santé publique sur le bon usage des antibiotiques, une baisse globale de 16% des prescriptions depuis 2002, soit 6,4 millions de traitements inappropriés évités.

  • A épidémie constante, la diminution de prescriptions pour l'hiver 2003-2004 a atteint 5,4%, soit 1,9 millions de traitements antibiotiques en moins . 1 L'incidence des syndromes grippaux sur la prescription est plus forte cette année que lors de l'hiver 2002-2003, ce qui permet de confirmer que la baisse s'est maintenue et s'est plutôt accentuée. Sur la même période, le nombre de cas de syndromes grippaux pour 100 000 habitants est en effet passé de 88,3 en 2002-2003 à 222,3 en 2003-2004.
  • En termes de santé publique, ces résultats, fruit des efforts communs de chacun, sont très prometteurs, mais le niveau de consommation inappropriée en France, évalué par les experts jusqu'à 50%, est tel qu’il faut poursuivre la mobilisation. La communauté scientifique estime qu'une baisse de l'ordre de 25%, qui classerait la France dans la catégorie des consommateurs moyens comme le Royaume-Uni, commencerait à avoir des répercussions réelles et durables sur l'évolution du phénomène de résistance bactérienne.

UNE DIMINUTION TRES NETTE DE LA CONSOMMATION CHEZ LES ENFANTS

• Les jeunes enfants sont une classe d'âge pour laquelle la baisse est un enjeu extrêmement important, car ils sont les premiers consommateurs d'antibiotiques: en 2002, on comptait en effet 2 prescriptions par enfant chez les 0-5 ans contre 0,7 pour les 6-15 ans et 0,6 pour les adultes.

Les 0-5 ans, seulement 6,3% de la population totale, représentaient 18,6% des

prescriptions d'antibiotiques. Globalement, les moins de 15 ans, qui forment 19,2% de la population française, reçoivent 31,2% des prescriptions. Par comparaison les adultes ne "pesaient" que 68,8% des prescriptions alors qu'ils constituaient 80,8% des Français.

Evolution de la consommation semestrielle d'antibiotiques par

Le chiffre de baisse de prescription de l'an passé est 11,4% et non 10,2% comme annoncé l'année dernière car il intègre désormais les données de l'AMPI (Assurance Maladie des Professions Indépendantes), ce qui n'était pas le cas en 2003. Par ailleurs, la méthode de calcul a été affinée depuis l'hiver dernier; elle a été utilisée pour obtenir les résultats présentés dans le dernier Bulletin de l'Institut de Veille Sanitaire paru en juillet de cette année (BEH, n°32-33/2004).

UNE BAISSE DES CLASSES THERAPEUTIQUES LES PLUS CONSOMMEES

Les familles d'antibiotiques les plus consommées accusent la baisse la plus marquée: 12,4% pour les pénicillines et 7,5% pour les macrolides en 2003-2004 . Elles correspondent aux classes thérapeutiques couramment prescrites dans le cadre d’infections respiratoires hautes comme l’angine, la rhinopharyngite, la bronchite: depuis 2002, cette diminution représente 5,4 millions de prescriptions inappropriées évitées, soit une baisse de 25,4% pour les pénicillines et 16,9% pour les macrolides.

• Les autres classes d'antibiotiques, en dehors de la classe récente des quinolones, connaissent une baisse globale depuis 2002. En revanche, le nombre de prescriptions a légèrement augmenté entre l'hiver 2002-2003 et cette année, en particulier pour les céphalosporines, qui occupent la troisième place des prescriptions en volume.

TENDANCES REGIONALES DES PRESCRIPTIONS D’ANTIBIOTIQUES

  • Les régions les plus consommatrices d’antibiotiques confirment la tendance à la baisse: la plupart des régions ont dorénavant un niveau situé entre 0,55 et 0,65 prescription par habitant au lieu d'une moyenne proche de 0,70 en 2002. Néanmoins le rythme de diminution se ralentit, ce qui provoque un tassement global des résultats entre l'année précédente et l'hiver 2003-2004.
  • Les marges de progression les plus faciles ayant été atteintes, la baisse sera désormais plus difficile à obtenir. Les régions qui avaient enregistré des très bons résultats en 2003 ont ainsi connu une baisse de prescription beaucoup moins forte que l'an passé, voire n'ont pas enregistré de diminution malgré leur mobilisation. Il est important pour la collectivité de poursuivre davantage ses efforts afin de maintenir et améliorer encore les bons résultats obtenus depuis 2002 et parvenir à une baisse de 25%.

• Concernant les enfants de moins de 6 ans, les variations montrent que presque toutes les régions sont désormais en deça de la moyenne de prescriptions observée en 2002 (≥2 prescriptions par enfant pour 6 mois). Globalement, elles continuent à réduire la consommation ou la maintiennent en dessous du niveau atteint avant le démarrage du programme en 2002. Cependant, on observe le même phénomène de ralentissement de la baisse que pour la population générale, bien que moins marqué.

Source

Descripteur MESH : Maladie , Assurance , Assurance maladie , Population , Enfant , France , Macrolides , Pénicillines , Santé , Santé publique , Céphalosporines , Fruit , Incidence , Professions , Réseau , Rhinopharyngite

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