Des précisions sur le devenir scolaire des enfants traités pour une tumeur cérébrale

Une étude parue dans Annales de Pédiatrie apporte un complément d’information aux données faisant état d’une détérioration du quotient intellectuel à la suite du traitement d’une tumeur cérébrale durant l’enfance. Elle montre en effet que les difficultés scolaires sont quasi constantes et perturbent significativement le cursus de l’enfant. Elles entraînent chez les parents une remise en question du projet scolaire et socio-professionnel de leur enfant.

L’intensité et la complexité de ces difficultés scolaires rendent nécessaire une prise en charge multidisciplinaire précoce, soulignent les Drs V. Zucchinelli et E. Bouffet de l’Ecole des enfants malades de Caluire et du service d’oncologie pédiatrique du centre Léon-Berrard de Lyon. Selon ces auteurs, les caractéristiques de cette prise en charge doivent être évaluées et précisées par des études prospectives.

Comme ils le rappellent, les tumeurs cérébrales sont la première cause de tumeur solide chez l’enfant. Malgré d’importants efforts déployés depuis 20 ans en neuro-oncologie pédiatrique, les traitements entraînent chez l’enfant des difficultés d’apprentissage qui rendent la plupart du temps impossible une scolarité normale.

L’étude a été conduite à partir d’un questionnaire adressé aux parents d’enfants traités pour une tumeur cérébrale entre 1987 et 1993.

Le questionnaire concernait les enfants âgés de moins de 12 ans au moment du diagnostic de tumeur cérébrale et ayant un recul de 3 ans au moins depuis le diagnostic.

Les questions étaient relatives à la scolarité précédant le diagnostic, à l’évolution de la scolarité avec le temps, aux solutions envisagées en cas de difficultés scolaires et aux conséquences de la maladie sur l’orientation socio-professionnelle de l’enfant.

27 réponses ont été retournées sur 34 questionnaires envoyés.

Des difficultés scolaires ont été rapportées chez 26 enfants. 4 enfants seulement suivent une scolarité normale. 48 % des enfants suivent un enseignement spécialisé.

Les principales difficultés sont liés à la lenteur, aux troubles de mémoire et de compréhension. Les principales matières affectées sont les mathématiques, la lecture et l’orthographe.

Le soutien scolaire est fréquent (15 enfants sur 27), mais hétérogène en qualité et en quantité. La moitié des parents s’investissent dans l’aide à la scolarité.

Annales de pédiatrie, 2000 ; 7 : 933-41.

Descripteur MESH : Neurologie , Parents , Enfant , Diagnostic , Temps , Tumeurs , Compréhension , Solutions , Questionnaires , Pédiatrie , Mémoire , Mathématiques , Maladie , Lecture , Études prospectives , Enseignement spécialisé , Enseignement

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