Le sexe influence le risque de mortalité associé à la pression diastolique

Une équipe française montre dans une étude parue dans le Journal of the American College of Cardiology que chez la personne d'âge mûr, les hommes ayant une hypertension systolique ont un risque de mortalité cardiovasculaire plus important quand leur pression diastolique est « normale » que quand ils présentent une augmentation légère à modérée de celle-ci. Toutefois, pour les femmes du même âge, une hypertension systolo-diastolique représente un risque plus important de mortalité cardiovasculaire que lorsqu’elles ont une hypertension systolique seule.

Le Dr A. Benetos du Centre d’Investigations Préventives et Cliniques à Paris et ses collaborateurs ont évalué le rôle de la pression diastolique dans la mortalité cardiovasculaire, pour différentes pressions systoliques, chez des personnes d’âge mûr.

Un total de 77.023 hommes et 48.480 femmes âgées de 40 à 70 ans, sans maladie cardiovasculaire importante et non traités par des antihypertenseurs, ont été examinés au Centre d’Investigations Préventives et Cliniques entre 1972 et 1988. La mortalité a été évaluée sur une période de 8 à 12 ans.

L’étude montre que quel que soit le sexe, la mortalité cardiovasculaire augmente avec une élévation de la pression systolique.

Chez les hommes et les femmes ayant une pression systolique normale, la pression diastolique n’influence pas la mortalité cardiovasculaire (ajusté par rapport à l’âge et à la pression systolique).

Chez les hommes présentant une hypertension systolique, une relation en U est observée entre la mortalité cardiovasculaire et la pression diastolique, avec la mortalité la plus faible pour une pression diastolique comprise entre 90 et 99 mm Hg. Comparé à ce groupe, la mortalité cardiovasculaire (ajusté par rapport à l’âge et à la pression systolique) est 73 % plus importante (p &lt; 0,02) pour ceux dont la pression diastolique < 90 mm Hg et 65 % (p &lt; 0,001) plus élevée pour ceux dont la pression diastolique est ≥ 110 mm Hg.

Toutefois, chez les femmes souffrant d’une hypertension systolique, la pression diastolique est positivement corrélée à la mortalité cardiovasculaire.

Les auteurs concluent que chez la personne d’âge mûr, la classification du risque cardiovasculaire selon la pression diastolique devrait prendre en compte le sexe, particulièrement quand la pression systolique est élevée.

Source : J Am Coll Cardiol 2001 ; 37 : 163-168

Descripteur MESH : Mortalité , Pression , Risque , Sexe , Hypertension artérielle , Femmes , Hommes , Antihypertenseurs , Classification , Maladie , Paris , Personnes , Rôle

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