L’appareil génital féminin constituerait un réservoir pour le VIH

Une étude croisée longitudinale publiée demain dans la revue The Lancet montre que l’appareil génital de certaines femmes représenterait un réservoir potentiel du virus de l’immunodéficience humaine de type 1 (VIH-1), même sous thérapie antirétrovirale et avec des taux d’ARN plasmatiques inférieurs à 500 copies/ml. Toutefois, la détection de la présence virale dans le sang constitue encore le facteur les plus important pour évaluer les quantités virales de l’appareil génital féminin.

On sait que la mesure de la concentration plasmatique de l’ARN de VIH-1 constitue le baromètre le plus fiable de risque de transmission virale entre partenaires sexuels ou durant la naissance. Cependant, Andrea Kovacs et ses collaborateurs américains ont voulu savoir exactement l’influence des autres facteurs responsables de la présence de particules virales infectieuses dans le tractus génital féminin, étant donné que la transmission du virus se fait par contact direct à ce niveau.

Les médecins de l’étude ont regroupé parmi cinq centres américains, de janvier 1997 à juillet 1998, 311 femmes séropositives pour VIH-1 et analysé les échantillons sanguins ainsi que les lavages cervicovaginaux de ces femmes. Ils ont mesuré les taux d’ARN viraux et pratiqué des cultures virales à partir des deux sortes d’échantillons.

Les résultats ont montré que 57% des femmes avaient des ARN viraux détectables dans l’appareil génital alors que les cultures virales des lavages cervicovaginaux ont montré un virus infectieux parmi 6% de ces femmes.

Parmi les femmes ayant des taux sanguins d’ARN détectables, 80% avait un réservoir génital de VIH-1. Parmi celles ayant une culture virale positive sanguine, 78% avaient un réservoir génital du virus.

Environ un tiers des femmes avec un taux bas ou indétectable d’ARN viral dans le sang, et 39% de celles ayant une culture sanguine négative, n’avaient pas de présence du virus dans les lavages génitaux.

Les auteurs concluent de ces résultats que la concentration ou la présence d’ARN viral dans le sang constituent les facteurs les plus significatifs de réservoir viral génital.

Cependant, même les femmes ayant une preuve de la présence discrète du virus dans le sang continuent à posséder des particules infectieuses virales dans leur appareil génital. C’est pourquoi Kovacs pense que celui-ci constitue un des réservoirs du virus.

Les chercheurs tentent d’expliquer ce phénomène en disant que les médicaments antiviraux n’ont pas ma même action dans chaque tissu et que le virus peut se répliquer plus facilement dans les tissus du tractus génital.

«Davantage d’études cliniques doivent être réalisées pour évaluer l’impact des thérapies antirétrovirales et des inhibiteurs de protéases au niveau du tractus génital et également les degrés de résistance du virus dans cette région», a conclu Kovacs.

Source : The Lancet 2001;358:1593-601.

Descripteur MESH : Virus , Femmes , Sang , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Antiviraux , ARN , Culture virale , Inhibiteurs de protéases , Médecins , Risque , Tissus

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