Des radeaux pour la sortie de VIH à travers la membrane cellulaire

Des chercheurs américains viennent d’élucider le mécanisme moléculaire par lequel le VIH sort de la cellule qu’il a infecté. A l’aide d’une de ses protéines de capside, Gag, il se fixe sur des sortes de ‘radeaux’ lipidiques (rafts), des régions de la membrane cellulaire riches en cholestérol, qui l’aident à traverser la membrane et à être expulsé hors de la cellule.

Ces recherches, publiées aujourd’hui dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, ont été menées au National Institute of Allergy and Infectious Diseases de Bethesda (EU).

Les rafts, micro domaines membranaires localisés, structurés et riches en cholestérol, sont connus pour intervenir dans le contact entre les cellules infectées par le VIH et ses cellules cibles. Une désorganisation de ces structures lipidiques, notamment la perturbation de leur composition en cholestérol, diminue l’entrée de VIH dans les cellules.

Akira Ono et Eric Freed, les auteurs de l’article, ont voulu savoir si les rafts intervenaient également dans la sortie de VIH à partir des cellules infectées. Sachant que la protéine Gag est nécessaire à l’étape d’exocytose du virus, les chercheurs ont créé plusieurs souches de VIH mutées dans cette protéine et observé les interactions avec les domaines rafts.

Grâce à des expériences de biologie moléculaire, il a été démontré qu’une partie de la protéine Gag interagissait effectivement avec les rafts lors du bourgeonnement viral au niveau de la membrane.

Dans un second temps, afin de voir ce qui se passait lorsque le pro virus était empêché de se fixer aux rafts, ceux-ci ont été déplétés en cholestérol à l’aide de deux drogues différentes, l’une dissolvant le cholestérol, l’autre empêchant sa synthèse.

On a observé que les cellules infectées par le VIH produisaient beaucoup moins de virus libre lorsque l’une des deux drogues était utilisée et que l’association des deux faisait perdre le pouvoir réplicatif du virus.

«Nos découvertes indiquent clairement que l’association Gag-Raft constitue une étape cruciale de la réplication de VIH», a commenté Freed. «De prochaines recherches sont nécessaires pour déterminer si cette interaction peut être stoppée de façon thérapeutique pour traiter les personnes infectées par le virus», a-t-il conclu.

Source : PNAS 20 novembre 2001;98(24):13925-30.

Descripteur MESH : VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Cholestérol , Hypercholestérolémie , Capside , Membrane cellulaire , Protéines , Protéines de capside , Cellules , Virus , Biologie , Biologie moléculaire , Personnes , Temps , Thérapeutique

Recherche scientifique: Les +