Les cellules souches traquées par IRM…

Le potentiel thérapeutique des cellules souches a conduit ces dernières années à une multiplication des travaux sur leur possibilité de différentiation, de migration et de viabilité après leur implantation chez l'animal. Une nouvelle technique, qui fait appel à des nanocomposites composés d'oxyde de fer superparamagnétique, permet désormais de suivre in vivo le devenir de ces cellules grâce à l'imagerie par résonance magnétique.

Le suivi in vivo de cellules souches implantées est un outil précieux pour évaluer leurs capacités de dissémination et de fixation dans des régions précises d'un organisme. Les techniques habituelles de suivi font appel à un marquage préalable de ces cellules et nécessitent par la suite le prélèvement d'un échantillon tissulaire pour étudier leur localisation. Il est évident qu'une technique moins invasive et facilement reproductible est préférable aux techniques de suivi par histochimie.

Un pas important a été accompli dans ce sens par une équipe de chercheurs menés par la Jeff Bulte, maintenant rattaché au département de radiologie de l'Ecole de Médecine de l'Université Johns Hopkins à Baltimore. Leurs résultats de recherche viennent d'être publiés dans la revue Nature Biotechnology du mois de décembre.

Ces chercheurs ont en effet développé une nouvelle classe de sondes magnétiques nommées "magnétodendrimères" et capables de marquer facilement des cellules en cultures. L'intérêt de ces sondes réside dans leur capacité à induire un contraste suffisant pour être observable par résonance magnétique nucléaire (IRM).

Ces magnétodendrimères sont capables de s'adsorber sur les membranes cellulaires avant d'être internalisés par les cellules pour se localiser dans les endosomes. Ce marquage ne modifie pas la viabilité des cellules ou leur capacité de multiplication ou différentiation. Il a été par exemple possible de marquer des cellules souches neuronales avant qu'elles ne se différencient en neurones normaux. Grâce à cette technique, les chercheurs ont pu suivre pendant six semaines des cellules marquées et implantées dans des cerveaux de rats.

"Ces sondes magnétiques offrent l'opportunité de marquer des cellules (souches) de mammifères sans se soucier de leur origine ou de l'espèce animale; cela ouvre la voie au suivi par résonance magnétique d'une large variété de transplants cellulaires", concluent les chercheurs.

Source : Nat Biotechnol 2001;19:1141-7.

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