Le récepteur du facteur de croissance épidermique serait primordial pour le développement des tumeurs intestinales

Une équipe de chercheurs américains a démontré que le récepteur du facteur de croissance épidermique (Egfr) est nécessaire pour la formation de la plupart des tumeurs intestinales chez la souris. Par ailleurs, leurs travaux indiquent que des inhibiteurs de l'Egfr pourraient être utiles dans les formes de cancer colorectal avancé.

"Le récepteur Egfr est très important pour tous les types de tissus et d'organes mais il n'y avait aucune preuve génétique sur des animaux vivants de son effet sur un cancer majeur comme le cancer du colon", explique dans un communiqué Reade Roberts (Université de Caroline du Nord), le principal auteur de cette étude. R. Roberts et ses collaborateurs viennent de publier leurs résultats dans la revue PNAS.

Deux lignées de souris ont été étudiées. Une première lignée portait une mutation nommée Apc-min qui produit des cancers de l'intestin chez les souris et l'homme, et une autre mutation nommée waved2 qui correspond à une altération partielle du récepteur Egfr. La deuxième lignée était porteuse de la mutation Apc-min mais portait la forme normale d'Egfr.

Au cours des trois premiers mois de vie, la première lignée ("cancer intestinal" + Egfr altéré) a développé beaucoup moins de polypes intestinaux (-90 %) que la deuxième lignée ("cancer intestinal" + Egfr sauvage). Ces premiers résultats montrent donc que Egfr est souvent nécessaire à la formation de ces polypes.

D'une façon surprenante, les scientifiques ont observé que la taille, la croissance et la progression des polypes étaient indépendantes d'Egfr. D'après R. Roberts, "L'examen microscopique du tissu intestinal chez les souris jeunes a aussi révélé qu'il n'y avait pas de différence dans le nombre de lésions précurseurs de polypes plus grands et de cancer. La plupart n'ont pas pu progressé".

Une autre partie du travail portait sur des souris chez lesquelles des cellules humaines de cancer colorectal avaient été implantées. L'utilisation d'un inhibiteur de Egfr a conduit à une réduction de la croissance tumorale avec un effet de dose. Les chercheurs estiment que ce résultat montre tout l'intérêt potentiel des inhibiteurs de Egfr dans les formes avancées de cancer colorectal chez l'homme. Néanmoins, on se sait pas dans quelles mesures ces résultats observés sur des souris "modèles" peuvent s'appliquer aux cancers naturels chez l'homme.

Source : Proc Natl Acad Sci USA 2002;99(3):1521-6. Université de Caroline du Nord, Chapel Hill

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