Le raloxifène ne réduit pas les risques de récidive du cancer du sein chez la souris traitée au tamoxifène

Selon une recherche américano-brésilienne publiée aujourd’hui dans le Journal of National Cancer Institute, l’administration chez les souris de raloxifène cinq années après une thérapie au tamoxifène, ne réduit pas les risques de récidive de cancer du sein, malgré ce que semblait montrer une étude réalisée précédemment. Le raloxifène semblerait même doubler les risques de cancer de l’endomètre.

Le raloxifène, comme le tamoxifène, est un anti-œstrogène se fixant sur les récepteurs de l’œstradiol. Le tamoxifène est indiqué dans le traitement des cancers du sein, notamment pour diminuer les rechutes.

Cependant, après cinq années de traitement, le bénéfice du tamoxifène disparaît et le risque de cancer de l’endomètre augmente. C’est pourquoi Ruth O’Regan et al ont cherché à évaluer l’efficacité du raloxifène, prescrit pour palier à l’ostéoporose chez la femme ménopausée, dans la prévention des récidives cancéreuses, après traitement au tamoxifène, chez des souris modèles de cancers du sein et de l’endomètre.

Des souris ovariectomisée et dépourvues de thymus, chez lesquelles ont été implantées des tumeurs dérivées de cancers humains du sein et de l’endomètre, ont été traitées pendant 6 mois ou cinq ans avec du tamoxifène.

Les effets du raloxifène ont été évalués par la suite, en présence ou non d’œstrogènes.

Les résultats ont indiqué que le raloxifène a été moins efficace que le tamoxifène à la fois concernant la progression des tumeurs du sein et de l’endomètre induite par les oestrogènes.

Les deux médicaments ont eu des effets similaires sur l’inhibition de la croissance cancéreuse des tumeurs traitées au tamoxifène depuis cinq ans.

Cependant, aucun des deux n’a pu réduire les effets de la stimulation cancéreuse provoquée par les oestrogènes.

Le raloxifène a montré une efficacité moindre que le tamoxifène à réduire le cancer de l’endomètre stimulé par les oestrogènes chez les souris traitées au tamoxifène sur une longue période. Il a même augmenté l’incidence de ces cancers par un facteur deux.

Dans un éditorial, Michael Sporn ne se montre pas optimiste sur l’utilisation du raloxifène en tant que thérapie substitutive au tamoxifène après cinq ans. Il estime toutefois qu’ un essai randomisé à grande échelle devrait être entrepris afin de tester l’efficacité des deux médicaments dans la prévention primaire des cancers du sein et de l’endomètre chez les femmes à risque.

Source : J Nat Cancer Inst 20 février 2002;94(4):274-83.

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