La ''résistance à l'aspirine'' est liée à une augmentation de l'incidence des infarctus du myocarde (IDM)

Une résistance à l'aspirine, définie par une inhibition non optimale de la synthèse de thromboxane, est associée à une élévation du risque d'IDM et de décès cardiovasculaire chez des patients à risque traités par aspirine. La recherche de cette résistance pourrait être utilisée pour proposer des traitements antiagrégants complémentaires chez les sujets résistants.

Ces résultats sont issus d'une étude publiée le 25 mars sur le site de la revue Circulation. Dans cette étude, Eikelboom et ses confrères ont utilisé les données de l'essai HOPE (Heart Outcomes Prevention Evaluation).

Parmi les 5.529 échantillons d'urine recueillis, les auteurs ont analysé ceux de 488 patients traités par aspirine et victimes d'un IDM, d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ou décédés (origine cardiovasculaire) au cours des cinq ans de suivi. Ces 488 cas ont été appariés à 488 patients eux aussi traités par aspirine mais exempts de ces évènements.

L'analyse d'urine était centrée sur le dosage du 11-dehydro thromboxane B2, un marqueur de la synthèse de thromboxane in vivo, expliquent les auteurs. Plus cette concentration est élevée, plus la résistance relative à l'aspirine est importante.

Il a été mis en évidence une relation positive entre les concentrations en 11-dehydro thromboxane B2 et le risque global d'IDM, d'AVC ou de décès cardiovasculaire.

Séparés en quartiles selon la concentration en 11-dehydro thromboxane B2, les patients dans le quartile supérieur voyaient ce risque global multiplié par 1,8 par rapport au quartile inférieur (odds ratio = 1,8 ; IC 95 % = 1,2-2,7; P=0,009).

Pour les IDM et les décès cardiovasculaires, les risques étaient respectivement multipliés par 2 et par 3,5 dans le premier quartile par rapport au dernier quartile. Il n'a pas été trouvé de relation significative avec les AVC et les concentrations en 11-dehydro thromboxane B2 ; un nombre réduit d'AVC peut expliquer cette observation.

Ces augmentations des risques étaient indépendantes de la pression artérielle, de la cholestérolémie, de l'obésité, du diabète ou du tabagisme.

D'après les auteurs, une concentration urinaire en 11-dehydro thromboxane B2 élevée pourraient identifier les patients "relativement résistants" à l'aspirine. Ils pourraient alors bénéficier de traitements supplémentaires pour réduire le risque cardiovasculaire.

Source : Circulation 2002, 10.1161/01.CIR.0000013777.21160.07, Published online before print March 25, 2002. American Heart Association.

SR

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