La spectroscopie par RMN au phospore 31 pour étudier la pathophysiologie de l’ischémie cardiaque en l’absence de sténose coronarienne

En utilisant la spectroscopie myocardique par résonance magnétique nucléaire (RMN) au phosphore 31, une nouvelle technique non invasive qui permet de mesurer directement les phosphates hautement énergétiques au niveau du tissu myocardique et de mettre en évidence des signes métaboliques en faveur d’une ischémie cardiaque, le groupe de Gerald Pohost du Center for Nuclear Magnetic Resonance Research and Development, University of Alabama (Birmingham, USA) fait état dans la dernière livraison du New England Journal of Medicine des résultats d’une étude multicentrique qui, pour la première fois, apportent des « preuves directes » d’une réponse métabolique anormale à un effort de préhension, au moins chez certaines femmes, présentant une douleur thoracique en rapport avec la survenue d’une ischémie myocardique mais sans sténose coronarienne significative à l’angiographie. Cette méthode très sophistiquée d’évaluation des effets métaboliques d’une ischémie myocardique représente un net progrès sur les techniques actuelles de détection dont la plupart sont extrêmement invasives.

Plus précisément, ces auteurs ont utilisé la spectroscopie myocardique par résonance magnétique nucléaire au phosphore 31 (31P-NMR) pour mesurer à la fois la ‘myocardial high-energy phosphates photocreatine’ et l’ATP, mais également pour déterminer le ratio phosphocréatine/ATP. Comme on le sait, le calcul de ce ratio est fort utile pour identifier une ischémie myocardique chez les patients présentant une sténose cononarienne.

Cette étude cas témoins, baptisée ‘Women’s Ischemia Syndrome Evaluation’, a également nécessité la collaboration de cardiologues et de chercheurs du Cedars-Sinai Research Institute de Los Angeles, de l’Université de Floride à Gainsville, de l’Allegheny University of the Health Sciences à Pittsburgh, du Rhode Island Hospital de Providence, et de la Graduate School of Public Health de l’University of Pittsburgh.

35 femmes hospitalisées pour douleur thoracique mais sans sténose significative des artères coronaires à l’angiographie et 12 femmes témoins appariées pour l’âge et le poids, et sans signe de cardiopathie, ont participé à cette étude.

Les auteurs indiquent avoir mesuré les phosphates myocardiques hautement énergétiques par spectroscopie myocardique par RMN au P31 avant, pendant et après un effort de préhension isométrique à 30 % de la force maximale volontaire. Ils ont en outre évalué les modifications temporelles du ratio phosphocréatine/ATP au cours de l’exercice physique.

Les résultats montrent que 7 femmes parmi les patientes évaluées présentaient des diminutions significatives (à 2 DS) en deçà de la valeur moyenne du ratio phosphocréatine/ATP au cours de l’effort de préhension sans douleur thoracique.

Les auteurs font remarquer qu’ils n’ont pas trouvé de différences significatives entre les deux groupes de femmes testés pour les variables hémodynamiques au repos et durant l’effort.

De même, aucune différence significative n’a été enregistrée lors des études de perfusion isotopique et lors de l’étude du flux brachial au cours du test classique de perfusion d’acétylcholine.

Source : Press release from the University of Alabama (Birmingham, USA) et The New England Journal of Medicine, 23 mars 2000, vol.342, n°12, 829-35.

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