Une nouvelle voie pour un dépistage précoce de la maladie d'Alzheimer

Un peptide β-amyloïde radiomarqué et légèrement modifié permet de détecter les plaques séniles in vivo chez des modèles de souris transgéniques. Cette technologie, appliquée à l'humain, pourrait à terme être envisagée pour un diagnostic précoce de la maladie avant l'apparition du déclin cognitif.

Cette découverte a été réalisée par des chercheurs de la Mayo Clinic and Foundation à Rochester. L'équipe du Dr Poduslo vient de publier ses résultats dans le numéro d'août de la revue Nature Biotechnology.

La maladie d'Alzheimer se caractérise par la présence de plaques séniles et d'enchevêtrements neurofibrillaires. La détection précoce de ses anomalies est actuellement impossible et le seul diagnostic définitif de la maladie résulte d'un examen post mortem du cerveau du patient. La détection précoce des plaques séniles est donc un enjeu majeur.

Les plaques séniles sont formées d'agrégats de peptides β-amyloïdes. L'idée des chercheurs était justement d'utiliser les propriétés d'auto-agrégation des peptides β-amyloïdes pour visualiser les plaques séniles.

Ils ont ainsi développé un peptide β-amyloïde modifié nommé 125I-PUT-Aβ 1-40. Ce peptide comporte deux modifications : il est marqué au 125-I et une molécule de putrescine (polyamine) y est fixée de façon covalente.

Chez des souris, cette modification par la putrescine permet de multiplier par 2 la perméabilité de 125I-PUT-Aβ 1-40 à travers la barrière hémato-encéphalique.

Ce composé a été injecté en IV à des souris transgéniques qui exprimaient deux protéines humaines (APP et PS1) impliquées dans les formes familiales de maladie d'Alzheimer. Ceci a permis le marquage des dépôts de peptides β-amyloïde chez ce modèle animal de maladie d'Alzheimer.

La protéine 125I-PUT-Aβ 1-40 a également marqué les agrégats de peptides β-amyloïdes sur des coupes de cerveau de patients atteints de la maladie d'Alzheimer, ajoutent les chercheurs.

Dans ces expériences, la co-localisation de 125I-PUT-Aβ 1-40 et des peptides β-amyloïdes a été mise en évidence par autohistoradiographie et immunomarquage.

Poduslo et ses collègues envisagent de tester cette molécule avec un autre marqueur – le 123-I -, ce qui permettra d'utiliser l'imagerie SPECT (tomographie d'émission monophotonique). Appliquée à l'homme, cette technique non invasive assurerait une prise en charge précoce des sujets à risque.

Source : Nat Biotechnol 2000;18:868-872

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