Le point sur l’épidémie de bronchiolite en France

L’épidémie de bronchiolite est actuellement en phase ascendante.

La bronchiolite est une maladie virale du jeune enfant (moins de 2 ans) due au virus respiratoire syncitial (VRS) dans environ 70% des cas. Le virus se transmet par la salive, les sécrétions nasopharyngées (éternuements, toux), les mains et le contact avec du matériel souillé par une personne enrhumée. Il s’agit d’une affection des petites bronches qui se manifeste le plus souvent par une gêne respiratoire avec sifflement expiratoire (wheezing), avec parfois une fièvre modérée. Dans la majorité des cas, la bronchiolite évolue de façon favorable. Le principal mode de prévention repose sur le respect des règles d’hygiène de base (notamment le lavage des mains).

En France, la bronchiolite touche près de 30% des nourrissons chaque année, de façon saisonnière (de mi-octobre à la fin de l’hiver). La prise en charge repose principalement sur la kinésithérapie respiratoire. Il est important de rappeler que les parents doivent, lorsque cela est possible, consulter en priorité un médecin de ville (médecin traitant, pédiatre…) avant de se rendre à l’hôpital.

La maladie

La bronchiolite est une maladie virale du jeune enfant, qui touche principalement les enfants entre l’âge de 3 mois et 2 ans. Dans la très grande majorité des cas, la bronchiolite évolue de manière favorable, spontanément ou plus souvent avec l’aide d’une kinésithérapie. Dans de rares cas, la bronchiolite impose l’hospitalisation, afin de pouvoir surveiller la fonction respiratoire et, éventuellement, de mettre en œuvre des mesures de réanimation. Les décès imputables à la bronchiolite aiguë sont très rares (inférieurs à 1 %).

Dans plus de 7 cas sur 10, la bronchiolite de l'enfant est due au virus respiratoire syncitial (VRS). Les autres agents causaux sont les virus parainfluenza, adénovirus.... Le virus se transmet par la salive, les éternuements, la toux, le matériel souillé par une personne enrhumée et par les mains. Ainsi, un rhume de l'enfant et de l'adulte peut être à l'origine d'une bronchiolite chez le nourrisson.

La bronchiolite qui est facilement reconnu par le médecin ou le pédiatre relève dans la très grande majorité des cas (95 %) d’une prise en charge en ville.

Il est donc important de rappeler que les parents doivent, lorsque cela est possible, en priorité consulter un médecin de ville avant de se rendre à l’hôpital.

Prise en charge thérapeutique

La prise en charge repose principalement sur la kinésithérapie respiratoire.

Les antibiotiques ne sont pas indiqués dans un premier temps (la bronchiolite est d’origine virale). L’antibiothérapie peut être envisagée secondairement en cas de surinfection.

Il est important d’assurer une bonne hydratation des nourrissons pour faciliter la fluidité des sécrétions.

Quoiqu’il en soit, l’état respiratoire des enfants doit être surveillé : toute aggravation nécessite une consultation, voire une hospitalisation.

Prévention

Actuellement, la prévention repose principalement sur les mesures d’hygiène : lavage des mains de toute personne qui approche le nourrisson, aération de la chambre, éviter le contact avec les personnes enrhumées et les lieux enfumés, nettoyage régulier des objets avec lesquels le nourrisson est en contact (jeux, tétines…)…

Données épidémiologiques

La bronchiolite se manifeste le plus fréquemment sous forme d’épidémie saisonnière. L'épidémie débute généralement à la mi-octobre, pour atteindre un pic en décembre et se termine à la fin de l'hiver. En France, on estime que la bronchiolite touche chaque hiver près de 30 % des nourrissons soit environ 460 000 cas par an. Deux pour cent des nourrissons de moins de 1 an seraient hospitalisés pour une bronchiolite plus sévère chaque année.

En France, la surveillance de la bronchiolite repose sur trois systèmes complémentaires.

Le système de surveillance des Groupes régionaux d’observation de la grippe (Grog)

Le réseau des Grog permet la surveillance de la circulation du virus respiratoire syncitial (VRS) par le recueil du nombre de VRS isolés en France. Le réseau recense également les consultations de médecine de ville (médecins généralistes et pédiatres) pour bronchiolite chez les enfants de moins de deux ans. Soixante quinze pédiatres et 571 médecins généralistes répartis sur toute la France participent à ce réseau. Les données actualisées sont disponibles sur le site Internet du .

Le système de surveillance de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris

Le réseau de surveillance mis en place en 1992 à l’AP-HP (réseau ERBUS : Epidémiologie et recueil des bronchiolites en urgence pour surveillance) a été étendu à l’ensemble de l’Ile-de-France depuis l’épidémie de 1997-1998. La surveillance repose sur le nombre de consultations d’urgence pédiatrique pour bronchiolite à partir des 10 hôpitaux susceptibles d’accueillir des enfants en consultation, ainsi que l’orientation des malades à l’issue de cette consultation si hospitalisation, réanimation ou transfert.

Ainsi au cours de l’hiver 2003-2004, il y a eu 6607 consultations pour bronchiolite dont 1 810 concernaient des enfants de moins de 3 mois (27,4 %). Dans 2239 cas (dont 1175 pour les enfants de moins de 3 mois), la consultation a été suivie d’une hospitalisation (29 en réanimation). Le pic épidémique a été observé le 8 décembre 2003.

Le système de surveillance mis en place par l’Institut de veille sanitaire

L’InVS a organisé depuis le début du mois de juillet 2004 une remontée d’informations à partir des services d’urgences de 30 établissements hospitaliers (19 en Ile de France et 11 dans les autres régions). Parmi ceux-ci 18 accueillent des enfants dont 8 avec des services pédiatriques spécifiques. L’objectif de ce système de surveillance est d’analyser le recours aux services d’urgences, à la fois de façon quantitative (nombre de patients) et qualitative (cause médicale du recours, âge des patients…). Les résultats de ce travail peuvent le cas échant déclencher une alerte.

Les données sont transmises automatiquement à l’InVS en routine, à partir des informations recueillies par les équipes hospitalières.

Actuellement, près de 3 000 passages aux urgences sont enregistrés quotidiennement.

Les données enregistrées comprennent : l’âge, le sexe, le motif de recours, le score de gravité, le diagnostic médical ainsi que l’orientation du patient à la sortie des urgences.

Figure 1 - Nombre de recours aux urgences hospitalières des enfants de moins de deux ans (toute cause et pour bronchiolite) dans les 30 établissements hospitaliers participants à la surveillance, données InVS, 14 décembre 2004.

Les initiatives locales

Des initiatives locales doivent être mentionnées comme le Réseau bronchiolite Ile-de-France ainsi que les réseaux existants en province (Association des réseaux bronchiolites). Ces réseaux permettent d’optimiser la qualité des soins, par une formation médicale interprofessionnelle, d’organiser la complémentarité entre ville-hôpital, et médecins-kinésithérapeutes, et participer ainsi à la diminution du recours aux urgences hospitalières.

Le Réseau Ile-de-France a été créé en 2001, et regroupe plus de 350 médecins et 540 kinésithérapeutes pour prendre en charge les enfants atteints de bronchiolite sur l'Ile-de-France.

Source

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