Un médecin homéopathe radié pour avoir traité un cancer du sein avec des médecines naturelles

Un médecin homéopathe radié pour avoir traité un cancer du sein avec des médecines naturelles C'est le Parisien qui relate l'affaire dans son édition du 21 octobre. Pour avoir gravement compromis la santé de sa patiente, un médecin homéopathe des Alpes-Maritimes a été radié par le conseil de l'ordre des médecins pendant 2 ans. La patiente avait déposé plainte en septembre 2012 avant de décéder quelques mois plus tard des suites d'un cancer du sein.

Pour l'ordre des médecins, il est clair que le praticien a manqué à ses obligations déontologiques en se bornant à prescrire des traitements homéopathiques à base de radis noir, chardon marie, noyer, arnica et à procéder à 28 injections de Viscum album, c'est-à-dire du gui, dans le sein même de la patiente.

Si ces prescriptions à visée oncologique ne sont pas interdites en elles-mêmes, c'est la rupture du parcours de soins qui lui est reprochée. Le médecin homéopathe aurait du prescrire des examens complémentaires pour suivre l'évolution du cancer et se rapprocher de l'hôpital de Grasse où la patiente était initialement suivie.

L'ordre des médecins lui reproche également d'avoir laissé croire que ce traitement pouvait avoir un impact sur l'évolution même du cancer, la confortant ainsi dans sa conviction de pouvoir échapper au traitement classique à base de chimiothérapie et de radiothérapie.

Cette triste affaire révèle d'une manière plus générale la difficulté des médecins face à des patients atteints de cancers qui engagent à terme leur pronostic vital mais qui refusent la médecine conventionnelle et préfèrent se tourner vers des médecines naturelles dont l'efficacité n'a pas été démontrée. Si la loi et la jurisprudence obligent d'un coté les médecins à respecter la volonté des patients (on ne peut soigner quelqu'un contre son gré), elle est prête également à sanctionner les praticiens qui ne mettraient pas tout en œuvre pour convaincre le patient de son erreur.

Dans ce genre de cas, même si cela s'avère chronophage, le médecin prescripteur serait bien avisé de nourrir un dossier médical avec des pièces écrites faisant la preuve qu'il a bien respecté ses obligations déontologiques en donnant une information claire à ses patients sur les conséquences potentielles de ses choix.

 

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