Éviter les allergies solaires aux premiers rayons de soleil

Éviter les allergies solaires aux premiers rayons de soleil Entretien avec le Professeur Christophe Bedane, membre de la Société Française de Photodermatologie (SFPD)

Les allergies solaires peuvent survenir dès les premiers rayons de soleil, principalement en raison des rayons UV (UVA et UVB) du soleil. Le Professeur Christophe Bedane, expert en photodermatologie, nous éclaire sur les différentes formes de lucites et les traitements disponibles.

Les rayons ultra-violets UVA et leur rôle dans les allergies solaires

Les UVA pénètrent profondément dans la peau et sont souvent responsables du vieillissement prématuré de celle-ci. Ils représentent 95 % des rayons UV auxquels nous sommes exposés et peuvent traverser le verre, ce qui signifie que l’exposition peut se produire même à l’intérieur des voitures ou des maisons. Une exposition prolongée aux UVA peut entraîner des allergies solaires et d’autres affections cutanées comme l’héliodermie. Les UVB, quant à eux, sont plus énergétiques mais pénètrent moins profondément dans la peau. Ils sont principalement responsables des coups de soleil et contribuent au développement des cancers de la peau.

Différents types de lucites

La lucite estivale bénigne (LEB)
La LEB est la forme d’allergie solaire la plus courante. Elle se manifeste par des plaques rouges urticariennes et très prurigineuses, apparaissant quelques heures après l’exposition au soleil. Elle affecte principalement les jeunes femmes et les phototypes clairs, et se localise souvent sur des zones habituellement non exposées comme le décolleté. L’éruption cutanée survient généralement après les premières expositions et peut récidiver chaque année, suggérant une prédisposition génétique.

Autres formes d’allergies solaires

  • La lucite polymorphe : Moins fréquente, elle affecte le visage et apparaît à chaque exposition solaire tout au long de l’été. Elle a tendance à s’aggraver d’année en année.
  • L’urticaire solaire : Survient dans les minutes suivant une exposition solaire et est induite par les UV et la lumière visible. Elle se manifeste par des plaques rouges épaisses et très prurigineuses, ressemblant à des piqûres d’ortie.
  • La photodermatose printanière juvénile : Se manifeste principalement au niveau des oreilles chez les enfants et les adolescents.

Moyens de prévention

Pour prévenir les allergies solaires, il est conseillé d’éviter l’exposition au soleil entre 11 h et 16 h, de rechercher l’ombre et de porter des vêtements légers et respirants. Une exposition progressive au soleil est recommandée, en commençant par de courtes périodes puis en augmentant progressivement la durée. Il est essentiel d’utiliser une protection solaire avec un SPF 50 et une protection UVA adéquate, en renouvelant l’application toutes les deux heures en cas d’exposition prolongée.

Soulager les allergies au soleil

Pour soulager les symptômes des allergies solaires, il est conseillé d’appliquer des soins anti-prurit plusieurs fois par jour et d’utiliser des compresses d’eau froide ou des poches de glace pour apaiser les démangeaisons. En cas d’allergie marquée et invalidante, des antihistaminiques ou des anti-inflammatoires peuvent être prescrits. La lucite estivale bénigne peut également être atténuée par des séances d’UV réalisées sous contrôle dermatologique avant les premières expositions.

En suivant ces conseils, il est possible de profiter du soleil tout en minimisant les risques d’allergies solaires et de protéger efficacement sa peau.

A propos de la Société Française de Photodermatologie (SFPD)

La Société Française de Photodermatologie, SFPD, est impliquée dans de nombreux domaines de la photodermatologie : photodermatoses, photoallergies, carcinogénèse des cancers cutanés via l’exposition solaire et la lumière artificielle, photothérapies, et protection solaire. Elle collabore étroitement et régulièrement avec d’autres groupes thématiques de la SFD (Cancérologie Cutané, Dermato-Allergologie, Groupe de Recherche sur le Psoriasis, Société Française de Dermatologie Pédiatrique) et avec la Société Française de Photobiologie.

La SFPD fait partie des 32 groupes thématiques de la Société Française de Dermatologie.

 

A propos de la Société Française de Dermatologie et de pathologie sexuellement transmissible (SFD)

La Société Savante, créée en 1889 et association reconnue d’utilité publique, a pour mission la promotion des actions de santé publique, de prévention et d’éducation dans tous les domaines de la dermatologie que ce soit à travers le soutien de la recherche médicale, le développement de la formation continue ou l’évaluation des soins.

Pour amplifier son soutien à la Recherche, le Fonds de dotation de la SFD permet par ailleurs de subventionner des projets de recherche chaque année, dans des domaines très divers comme la génétique, l’oncologie, les médicaments innovants et l’amélioration de la qualité de vie des patients atteints de maladies dermatologiques.

La SFD a aussi pour objectif d’informer le grand public sur la dermatologie, ses maladies et leurs traitements en particulier afin d’améliorer les prises en charge.

Près de 2500 dermatologues et internes sont membres de la SFD qui est gérée par un Conseil d’Administration comprenant des dermatologues libéraux, hospitaliers et hospitalo-universitaires, renouvelés par tiers chaque année.

Descripteur MESH : Dermatologie , Peau , Recherche , Expositions , Lumière , Génétique , Soins , Membres , Santé , Femmes , Patients , Prématuré , Vie , Verre , Vêtements , Formation continue , Qualité de vie , Santé publique , Prurit , Photodermatoses , Photobiologie , Vieillissement , Conseil , Association , Rôle , Antihistaminiques , Glace , Psoriasis

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