La colère monte chez les IDEL après la circulaire CNAM sur les actes de perfusion

La colère monte chez les IDEL après la circulaire CNAM sur les actes de perfusion Une circulaire de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), datée du 3 juin 2025, a déclenché une vague d’indignation parmi les infirmiers libéraux (IDEL). En modifiant la cotation des perfusions, cette mesure est perçue comme une régression financière et une dévalorisation du métier. Alors que la proposition de loi infirmière, adoptée le 4 juin 2025, promettait une reconnaissance accrue des compétences des infirmiers, cette circulaire semble aller à contre-courant, suscitant colère et appels à la mobilisation. 

Une circulaire controversée : des restrictions financières inattendues

La circulaire impose de nouvelles règles sur la cotation des perfusions, en contradiction avec la Nomenclature Générale des Actes Professionnels (NGAP) selon certains. Le principal point de discorde concerne l’acte AMI 14 (forfait pour une séance de perfusion longue, d’une durée supérieure à 1 heure, incluant préparation, pose, surveillance et débranchement). Désormais, cet acte ne peut être coté qu’une seule fois par jour, même en cas de deux perfusions distinctes prescrites médicalement à des horaires différents (par exemple, matin et soir).

D’autres modifications aggravent la situation :

  • Arrêt d’une perfusion de moins de 24 heures : La cotation passe de l’AMI 5 à l’AMI 4.1, moins rémunérateur.
  • Perfusion d’antalgiques sous surveillance continue le soir, combinée à une perfusion de NaCl : La cotation est réduite à AMI 9 + AMI 4.1/2, contre AMI 14 + AMI 9 précédemment.

Lucie, une IDEL, illustre l’impact concret : « Une perfusion longue deux fois par jour, c’était AMI 14 matin et soir, soit environ 104 €. Maintenant, c’est AMI 14 le matin et AMI 4.1 le soir, soit 57 €. C’est une perte sèche pour nous, sans parler de la charge de travail identique ! » (@cape_lucie, 5 juin 2025). Convergence Infirmière, dans un communiqué virulent, dénonce un « coup de force de la technocratie » : « La NGAP ne prévoit nulle part une telle restriction. Chaque perfusion est un soin complet avec préparation, surveillance et responsabilités. Cette circulaire est une aberration clinique et une dévalorisation insupportable » (Communiqué, 5 juin 2025). Cependant, la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) conteste cette interprétation lors de la CPN du 6 juin 2025, affirmant que la limitation de l’AMI 14 à une cotation par jour est une clarification de la réforme de 2014, avec des cotations complémentaires (AMI 4.1, AMI 9) prévues pour compenser, selon la FNI.

Les syndicats divisés face à la circulaire CNAM

Les syndicats infirmiers affichent des positions divergentes face à la circulaire du 3 juin 2025. Ghislaine Sicre, présidente de Convergence Infirmière, dénonce une mesure inacceptable : « Ce que la CNAM impose est un affront à l’intelligence, à la clinique et à l’éthique. Si cette circulaire reste en l’état, nous appellerons au boycott des perfusions » (@GhislaineSicre, 5 juin 2025). Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) partage cette indignation, qualifiant la démarche de « inacceptable » : « Publier une circulaire unilatérale juste avant les négociations conventionnelles est un manque de respect. Nous exigeons une concertation réelle » (@Sniil1, 6 juin 2025).

En revanche, la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI), lors de la Commission Paritaire Nationale du 6 juin 2025, défend la circulaire comme une clarification légitime de la réforme de 2014, rejetant les accusations de rétrogradation. "Le projet de circulaire en question ne détruit rien : elle clarifie ce qui devait l'être, à savoir l'encadrement de la facturation des perfusions longues. Elle ne crée pas une règle ex nihilo, elle s'inscrit dans la droite ligne de la réforme de 2014 - réforme que certains aujourd'hui feignent de découvrir ou de redécouvrir, quand elle était pourtant déjà fondée sur une logique forfaitaire et non à l'acte." (CPN 250606, FNI) La FNI plaide pour un dialogue responsable et demande des ajustements, comme la cotation AMI 14 + 14/2 pour deux voies distinctes, tout en réclamant une protection contre les indus antérieurs. Cette fracture syndicale reflète les tensions au sein d’une profession où les stratégies divergent entre mobilisation et négociation.

Réactions de terrain : des sentiments contrastés

Sur le terrain, les IDEL expriment des sentiments contrastés. Alexandra, infirmière libérale à Nice, résume une frustration partagée : « On nous parle de valorisation avec la nouvelle loi, mais la CNAM nous saque en douce. C’est du mépris pur et simple » (@alexidel06, 5 juin 2025). Un collectif informel, ‘IDEL en colère’, souligne l’hypocrisie du timing : « Le 4 juin, l’Assemblée vote une loi pour nous donner plus d’autonomie. Le 5 juin, la CNAM nous coupe les ailes. Merci pour la cohérence » (@Idelencolere, 7 juin 2025). Cependant, des voix s’élèvent pour tempérer cette indignation : Alex (@alexidel06, 8 juin 2025) conteste l’idée d’une colère généralisée, arguant que les réseaux sociaux ne reflètent pas tous les IDEL, tandis que Steph (@InfirmierSteph, 12:02 2025-06-08 UTC) minimise l’impact, suggérant une surmédiatisation par une minorité. Sophie, en zone rurale, alerte : « Si on boycotte les perfusions, ce sont les patients qui trinqueront. Mais on ne peut pas continuer à travailler à perte ».

Un contexte tendu : entre avancées et reculades

Cette circulaire intervient dans un contexte paradoxal. La proposition de loi infirmière, adoptée le 4 juin 2025, reconnaît l’accès direct aux soins, le droit de prescription limité et la notion de « diagnostic infirmier ». Ces avancées, saluées par la profession, contrastent avec les restrictions financières imposées par la CNAM. « On nous donne d’un côté et on nous reprend de l’autre », déplore Julien, IDEL à Montpellier (@julien_idel34, 6 juin 2025). La FNI rappelle que la réforme de 2014, déjà basée sur une logique forfaitaire, préfigurait ces ajustements, une position que CI conteste aujourd’hui comme une trahison. Ces restrictions affectent particulièrement les déserts médicaux, où les IDEL sont essentiels.

Perspectives : vers une mobilisation ou un dialogue ?

Les syndicats et les IDEL envisagent plusieurs scénarios pour répondre à cette crise. Ghislaine Sicre, de Convergence Infirmière, insiste sur la nécessité d’une action forte : « Si la CNAM persiste, nous n’aurons d’autre choix que d’appeler à des actions concrètes, y compris un boycott des perfusions. Les soins à domicile ne peuvent être sacrifiés pour des raisons budgétaires » (@GhislaineSicre, 5 juin 2025). Le Sniil, tout en prônant une approche mesurée, mise sur les négociations conventionnelles de l’été 2025 : « Nous avons obtenu l’engagement du gouvernement pour des discussions dès cet été. C’est là que nous devrons obtenir des avancées, pas seulement sur les perfusions, mais sur la revalorisation globale des actes » (@Sniil1, 6 juin 2025). Sur le terrain, les IDEL se mobilisent déjà via les réseaux sociaux, avec des hashtags comme #teamidel et #IDELencolere. Certains, comme Lucie, appellent à des actions concrètes : « Il faut écrire aux parlementaires, alerter les médias, montrer l’impact sur nos patients. On ne peut pas laisser passer ça » (@cape_lucie, 5 juin 2025). D’autres, comme Alexandra, envisagent des manifestations locales : « Si rien ne bouge, on ira dans la rue. Les patients et les élus doivent comprendre ce qu’on risque de perdre » (@alexidel06, 5 juin 2025). Cependant, un boycott des perfusions, bien que brandi comme une menace, suscite des débats. Sophie, en zone rurale, souligne le dilemme : « Refuser des perfusions, c’est pénaliser nos patients, souvent âgés ou en fin de vie. Mais continuer à perte, c’est intenable. On est coincés » (témoignage recueilli par Caducee.net). La FNI, tout en défendant la circulaire, demande à la CNAM de s’engager à ne pas notifier d’indus antérieurs, sauf en cas de fraude manifeste, pour apaiser les craintes des IDEL. Certains IDEL appellent aussi à un recours juridique contre la circulaire (post X, 8 juin 2025). Analyste et observateurs s’accordent sur un point : les négociations conventionnelles de l’été 2025 seront un moment clé. « La circulaire a exacerbé les tensions préexistantes sur la revalorisation des actes, bloquée depuis 16 ans », note un représentant syndical anonyme.

Enjeux à venir : un équilibre fragile

La circulaire du 3 juin 2025 a ravivé les frustrations d’une profession divisée, entre charges croissantes et absence de revalorisation depuis 2009. Si la proposition de loi infirmière du 4 juin marque une avancée symbolique, les restrictions financières imposées par la CNAM, défendues par la FNI comme une clarification, alimentent un débat houleux. « On nous donne des droits d’un côté, mais on nous prive des moyens de les exercer », résume Julien (@julien_idel34, 6 juin 2025). Les mois à venir seront décisifs : une mobilisation pourrait faire plier la CNAM, mais à quel prix pour les soins à domicile, notamment en zones rurales ? Un dialogue pourrait aboutir à une revalorisation, mais les divisions syndicales et les avis divergents des IDEL compliquent l’issue.

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