Etats-Unis: les personnes âgées cardiaques mal assurées ne sont pas bien médicamentées

Selon une étude américaine qui paraît aujourd’hui dans la revue The Journal of the American Medical Association, les personnes âgées suivies pour des maladies coronariennes et qui n’ont pas d’assurances complémentaires de santé paient cher leurs médicament et prennent en moyenne moins de statines, des molécules prolongeant la survie.

Alex Federman et ses collègues de la Harvard Medical School à Boston (EU) ont tenté d’évaluer selon différentes assurances maladie l’utilisation des médicaments prescrits pour les cardiopathies parmi la population de personnes âgées souffrant de maladies coronariennes.

L’étude a inclut 1908 personnes âgées de 66 ans et plus ayant eu une pathologie cardiaque (infarctus ou syndrome coronarien) recensée en 1997 au Medicare Current Beneficiary Survey qui représente un lieu d’échantillonnage national représentatif.

Les auteurs ont analysé d’une part les dépenses personnelles réalisées pour les médicaments parmi sept types d’assurances couvrant ou non les médicaments et d’autre part l’utilisation de trois types de médicaments : les statines, les bêtabloquants et les nitrates.

Les résultats ont montré que le pourcentage de personnes prenant des statines passait de 4,1% pour ceux n’étant pas remboursé à 27,4% pour ceux l’étant. Des variations moindres ont été constatées pour les bêtabloquants (20,7 contre 36,1%) et pour les nitrates (20,4 et 38%).

Selon les auteurs ces différences de variations sont dues au prix élevé des statines.

D’autres analyses plus fines ont montré que la prise de statines et de bêtabloquants restait inférieure chez les personnes bénéficiant seulement de soins médicaux ou d’une aide médicale respectivement que chez les personnes avec une couverture professionnelle.

Les auteurs suggèrent qu’une évaluation de la prescription des médicaments parmi les personnes âgées et par type d’assurance fournirait des informations conduisant à un programme national de santé sur la prise en charge des soins médicamenteux.

«Sans de telles interventions, les plus vulnérables ne recevront pas les médicaments adaptés aux principales maladies chroniques», ont-ils conclut.

Dans un commentaire accompagnant l’article, Thomas Bodenheimer a écrit que «le seul espoir raisonnable pour une couverture médicamenteuse réside dans la baisse des prix».

Source : JAMA 2001 ;286:1732-9 et 1762-3.

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