Des chercheurs français identifient un groupe de gènes impliqués dans la virulence du bacille tuberculeux

Des chercheurs de l’Institut Pasteur à Paris rapporte avoir localisé et identifié treize gènes impliqués dans la virulence de Mycobacterium tuberculosis , dont quatre sont regroupés dans une même région du génome bactérien.

Cette étude, publiée dans Molecular Microbiology, constitue la première recherche globale de gènes de virulence impliqués dans la pathogénicité de M. tuberculosis .

La plupart des gènes identifiés codent pour des composés lipidiques complexes situés à la surface de la bactérie. On les retrouve chez huit espèces de mycobactéries dont sept sont des pathogènes stricts ou opportunistes.

L’identification de ces gènes de virulence est un pas de plus dans la compréhension des facteurs jouant un rôle essentiel dans la pathogénèse de la maladie tuberculeuse. Les protéines codées par ces différents gènes, dont il reste à déterminer le rôle chez l’hôte infecté, pourraient servir de cibles à de nouvelles approches thérapeutiques et/ou vaccinales.

L’équipe de l’unité de génétique mycobactérienne de l’Institut Pasteur a utilisé une technique de biologie moléculaire sophistiquée pour créer des mutants du bacille tuberculeux. “Nous avons utilisé des groupes de gènes sauteurs, encore appelés transposons. Ces éléments génétiques mobiles ont l’extraordinaire propriété de sauter dans le génome bactérien et de s’intercaler au hasard dans tel ou tel gène dont il provoque l’inactivation”, explique à caducee.net le Pr Brigitte Gicquel qui a dirigé ces travaux.

Utilisant des transposons auxquels on a attaché des étiquettes moléculaires différentes (une cinquantaine d’oligonucléotides de diverses séquences), les chercheurs ont obtenu une “collection de mutants aléatoires”. Une fois les mutants identifiés par la signature moléculaire greffée sur le transposon introduit, les chercheurs les ont inoculé à des souris.

Au total, 1.927 mutants ont été produits. Parmi eux, 16 souches bactériennes se sont révélées dépourvues de toute virulence car incapables après un délai de trois semaines de se multiplier dans les poumons des rongueurs infectés. L’an dernier cette même équipe avait identifié, par une approche génétique différente, un premier gène de virulence.

Source : Molecular Microbiology, octobre 1999.

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