Le THS pourrait ralentir le déclin cognitif lié au vieillissement

L'exposition à un traitement hormonal substitutif (THS) pourrait retarder le déclin des fonctions cognitives au cours du vieillissement. C'est du moins le résultat d'une étude américaine menée auprès de plus de 2.000 femmes. Les auteurs de cette étude précisent toutefois qu'il est encore trop tôt pour considérer ces résultats comme définitifs.

Selon Michelle Carlson (Université Johns Hopkins), principal auteur de cette enquête : "Cette étude montre que l'emploi du THS à un moment donné apporte un bénéfice apparent sur la fonction cognitive des femmes âgées sans signe de démence". De plus, celles qui sont le plus exposées à ce déclin cognitif – les plus de 85 ans – semblent être celles qui tirent le plus de bénéfices de l'exposition au THS.

Pour cette étude, les investigateurs ont suivi 2.073 femmes de plus de 65 ans qui ne présentaient pas de démence. Leurs fonctions cognitives étaient évaluées par un questionnaire standardisé (le "Modified Mini-Mental State Examination") en début d'étude et trois ans après. Des informations démographiques, sur l'exposition au THS et sur les traitements reçus étaient également recueillies.

Il faut souligner que les participantes vivaient dans une région géographiquement isolée et que 90 % d'entre elles appartenaient à des communautés religieuses qui interdisaient la consommation d'alcool et de tabac. Pour cette raison, il se peut que ces femmes aient un mode de vie plus sain que celui retrouvé dans la population générale.

D'après la publication de Michelle Carlson et de ses collaborateurs dans le journal Neurology (édition du 26 décembre), l'âge, un faible niveau d'étude et l'allèle APOE-epsilon 4 étaient associées à des scores plus bas au test cognitif.

Une fois ces facteurs pris en compte, l'exposition au THS est apparue associée à de meilleurs scores initiaux à ces tests et à un déclin plus lent par la suite, écrivent les chercheurs dans leur article. Cet effet significatif était le plus marqué pour les femmes de plus de 85 ans.

Les auteurs ont également ajusté ces résultats en fonction de la prise de compléments vitaminés ou de calcium, des indicateurs d'un mode de vie plus sain mais ces facteurs n'ont pas modifié la tendance générale.

"Bien que notre étude ait contrôlé la contribution de plusieurs facteurs confondants, nos résultats ne peuvent être considérés comme définitifs", concède Michelle Carlson. Source : Neurology 2001:57:2210-6. American Academy of Neurology.

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