Le locus BRCA3 ne serait pas lié au cancer du sein

Ce sont les conclusions du Breast Cancer Linkage Consortium qui publie ses résultats dans les compte rendus de l’académie des sciences américaine, et qui contredit ainsi les travaux d’une équipe scandinave qui concluaient à un lien entre différents marqueurs de ce locus et la maladie (Kainu et al., 2000 PNAS 97:9603-8.).

Plusieurs gènes sont connus pour être impliqués dans la prédisposition au cancer du sein. Les gènes BRCA1 et BRCA2 sont les plus importants en terme de nombre de cas, ils ne représentent cependant que 15% de la prévalence génétique familiale.

Même en tenant compte des autres gènes impliqués dans le cancer du sein (TP53, PTEN, ATLM), quelques 80% des cancers du sein n’ont pas d’origines génétiques connues, et même lorsque des recherches de liens génétiques sont entreprises, il est difficile, de par l’hétérogénéité des formes et des causes du cancer, de les établir.

C’est dans ce contexte que Deborah Thompson et al publient dans la même revue, des résultats contradictoires au groupe de Kainu, basés sur une étude génétique familiale plus large que l’équipe finlandaise.

Celle-ci avait traité le cas de 77 familles scandinaves et mis en évidence un lien génétique entre les cancers du sein (sans mutation ni dans BRCA1 ni dans BRCA2) et des marqueurs polymorphes sur le bras long du chromosome 13, au locus 13q21. Les auteurs avaient trouvé une proportion de familles liées à la variabilité du locus égale à 65%.

Ce nouveau locus, baptisé BRCA3 par les auteurs de l’étude de 2000, a été criblé par Thompson et al parmi 128 familles de l’Europe de l’ouest, toutes possédant une susceptibilité génétique forte du cancer du sein, sans mutations dans les gènes BRCA1 et 2.

Aucun lien génétique n’a été établi entre le locus BRCA3 et les cas de cancers du sein. La proportion estimée de familles liées à ce locus a été de 0, avec un IC95% limite de 0,16. Les ajustements statistiques ont laissé cette proportion à zéro.

D’après les calculs statistiques du consortium, la proportion retrouvée par Kainu et al est exclue de façon claire de leur base de données et correspondrait à un degré aberrant d’hétérogénéité statistique (heterogeneity logarithm of odds=-11).

Selon les auteurs, si un gène de susceptibilité existe dans le locus BRCA3, il tient compte seulement d’une petite proportion de familles BRCA-1/2-indépendantes avec des cas multiples de cancers sporadiques.

Source : PNAS publication en ligne avancée du 22 janvier 2002;99(2):827-31.

Descripteur MESH : Maladie , Génétique , Gènes , Tumeurs du sein , Statistiques , Base de données , Bras , Calculs , Mutation , Prévalence

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