Les polysaccharides de surface peuvent moduler le comportement tumoral

Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology ont montré que des séquences de polysaccharides situés à la surface de cellules tumorales peuvent affecter le développement tumoral. Des régions très précises de ces sucres peuvent stimuler ou inhiber la croissance tumorale ou le phénomène de formation de métastases. D'après les scientifiques à l'origine de cette découverte, ces résultats fournissent une base de travail sérieuse pour l'étude de molécules anticancéreuses dérivées de ces polysaccharides.

Ce nouvel éclairage sur la fonction des polysaccharides du manteau cellulaire est présenté par Liu et al. dans l'édition du 22 janvier des Proceedings of the National Academy of Science.

Ces scientifiques rappellent que la nature et la composition de ces sucres complexes peut rendre compte de l'agressivité d'une tumeur et de sa capacité d'évolution. Il était encore difficile de savoir si ces caractéristiques étaient une cause ou une conséquence de la progression tumorale. Les travaux publiés aujourd'hui par Liu et al. semblent indiquer que ces polysaccharides de surface ont un effet direct sur la biologie de la tumeur.

Dans ce travail, les auteurs se sont intéressés à des polysaccharides nommés "Heparan sulfate glycosaminoglycans (HSGAGs)" . Ces structures participent au contrôle de mécanismes biologiques complexes et participent à la régulation de signaux extracellulaires.

En utilisant l'héparinase I et III sur des cellules de mélanomes, Liu et ses collaborateurs ont pu identifier des régions bien précises des HSGAGs : ces régions normalement masquées affectent la biologie et la croissance de la tumeur lorsqu'elles sont libérées.

Ainsi, les fragments issus de l'action des héparinases peuvent activer ou inhiber l'activité biologique de plusieurs molécules impliquées dans la progression tumorale. Dans leurs expériences, l'action de l'héparinase I favorise la croissance du mélanome chez la souris et accélère le phénomène métastatique. Par contre, les fragments de HSGAGs générés par l'héparinase III inhibent la croissance tumorale de façon drastique et stoppent la dissémination des métastases aux poumons et à d'autres organes.

L'action de ces fragments inhibiteurs ne s'arrête pas à la croissance tumorale ou à la formation de métastases. Certains inhibent également la néovascularisation de la tumeur.

Ces résultats montrent que des séquences précises contenues dans les HSGAGs peuvent moduler la biologie de la tumeur. D'une façon plus large, on peut considérer que ces polysaccharides de surface, qui diffèrent selon le type cellulaire, pourraient être une cible particulièrement intéressante pour le développement de molécules anticancéreuses. Ces molécules pourraient par exemple favoriser la libération de fragments capables d'inhiber la croissance tumorale ou la formation de métastases.

Source : Proc Natl Acad Sci USA 2002;99(2):568-73

Descripteur MESH : Comportement , Croissance , Cellules , Travail , Massachusetts , Biologie , Agressivité , Éclairage , Édition , Mélanome , Nature , Signaux

Recherche scientifique: Les +