Kaposi lié au SIDA : les bons résultats d’une étude randomisée évaluant une solution nasale du IM862

Administré en gouttes dans le nez, le peptide IM862, aux propriétés antiangiogéniques, est bien toléré et a une activité antitumorale. C’est ce qui ressort d’une étude randomisée parue dans le dernier numéro du Journal of Clinical Oncology (JCO) dans laquelle Parkash S. Gill et ses collègues du Kenneth Norris Cancer Hospital and Research Institute (Eastlake Ave, Los Angeles) ont testé ce peptide sur des patients ayant un sarcome de Kaposi lié au sida (AIDS-KS).

Bien que des avancées aient été réalisées dans le traitement du sarcome de Kaposi lié au SIDA avec la chimiothérapie systémique, il est nécessaire de développer des thérapies s’accompagnant de moins d’effets secondaires, notent les auteurs.

L’IM862 est un peptide naturel doté d’une action contre l’angiogénèse (faculté d’une tumeur à induire la formation de ses propres vaisseaux sanguins pour se nourrir). L’IM862 a été donné en gouttes nasales à la dose de 5 milligrammes. Les patients ont été randomisés selon deux protocoles thérapeutiques administrés en cycles répétés jusqu’à observation d’une progression de la maladie ou d’une toxicité inacceptable.

42 patients de sexe masculin et 2 patientes âge médian de 38 ans (22-53 ans)] ont été évalués dans cette étude. Celle-ci a été menée par des médecins du Department of Medicine et de la Division of Hematology du Kenneth Norris Cancer Hospital and Research Institute et de l’University of Southern California School of Medicine, Los Angeles (Californie), en collaboration avec des hématologues du Massachusetts General Hospital et du Harvard Medical Center de Boston (Massachussets).

Les auteurs précisent que 21 patients (47 %) avaient plus de 50 lésions muqueuses et cutanées, 14 (32 %) avaient un lymphoedème, mais aucun n’avait une atteinte des viscères.

Au total, 33 patients (75 %) avaient déjà reçu une chimiothérapie systémique et 24 patients (55 %) avaient un taux de lymphocytes CD4+ inférieur à 200/mm3.

Tous les patients, à l’exception de cinq, étaient traités par des inhibiteurs de la protéase du VIH pendant une période médiane de 10 mois (0-24 mois).

Des réponses majeures ont été enregistrées dans 36 % des cas, avec des rémissions partielles (n=11) ou totales (n=5), survenues après une période médiane de 6 semaines (3-26 semaines) et durant pendant une période médiane de plus de 33 semaines (plus de 13 à plus de 95 semaines).

Au total, 21 patients ont vu leur maladie sarcomateuse se stabiliser pendant une période comprise entre 7 et plus de 72 semaines.

Les effets secondaires indésirables associés à l’utilisation du peptide IM862 se sont limités à des céphalées légères et transistoires, de la fatigue, des fourmillements, et des nausées.

Aucun effet indésirable hématologique n’a été rapporté par les chercheurs et cliniciens qui concluent qu’une étude randomisée et en double aveugle visant à définir l’activité du IM862 chez des patients souffrant de AIDS-KS est en cours.

Source : JCO, février 2000, Vol 18, 4 : 716.

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