Détecter l’intolérance au glucose après un infarctus du myocarde

Les diabètes non diagnostiqués et les intolérances au glucose sont fréquentes chez les patients hospitalisés pour un infarctus du myocarde (IDM), révèle une étude suédoise dans le Lancet. En raison des risques cardiovasculaires associés à ces conditions, les auteurs suggèrent que le dépistage de ces anomalies soit entrepris chez les patients admis à la phase aiguë de l’IDM.

Cette étude de Norhammar et al. visait à mesurer la prévalence des anomalies du métabolisme glucidique chez les patients avec un IDM et chez lesquels aucun diagnostic de diabète n’avait été posé.

Les auteurs rappellent dans leur introduction que le diabète est associé à un risque plus élevé de décès en cas d’IDM. Par ailleurs, des études de cohorte sur des effectifs importants ont montré qu’un état prédiabétique caractérisé par une perturbation de la tolérance au glucose augmente le risque cardiovasculaire.

L’étude prospective a porté sur 181 patients consécutifs (63,5 ans en moyenne) hospitalisés à la phase aiguë de l’IDM. Aucun diagnostic de diabète n’avait été porté chez ces patients et les critères d’inclusion comprenaient une concentration sanguine en glucose < 11,1 mmol/l.

Les glycémies ont été relevées pendant le séjour à l’hôpital et des épreuves de tolérance au glucose (charge de 75 g de glucose) ont été réalisées à la sortie et trois mois après.

Les résultats montrent que 35 % des patients présentaient une tolérance au glucose anormale à la sortie de l’hôpital. Ce chiffre était de 40 % pour l’épreuve à trois mois. A ces deux évaluations, 31 % et 25 % des patients présentaient respectivement un diabète qui n’avait pas été diagnostiqué jusqu’à présent.

Ces anomalies du métabolisme du glucose sont donc fréquentes chez les patients victimes d’un IDM. Leur détection peut être réalisée rapidement après l’IDM.

Dans un commentaire de cette étude, Stephen Haffner (Université du Texas) estime « qu’au vu du risque élevé de future maladie coronarienne chez les patients diabétiques, il est raisonnable de suggérer un test oral de tolérance au glucose à la sortie après un infarctus du myocarde ».

Source : Lancet 2002 ;359 :2140-44

SR

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