VIH : un allèle du système HLA est associé au blocage de la réplication virale

Un allèle d'un gène du système HLA (ou complexe majeur d'histocompatibilité -CMH- ) paraît directement impliqué dans l'absence de progression de la maladie chez les patients asymptomatiques infectés par le VIH depuis plusieurs années et n'ayant pas suivi de traitement. Cet allèle permettrait chez ces sujets de restreindre la replication virale et la progression de la maladie.

Les recherches ont été dirigées par Mark Connors (National Insitute of Allergy and Infectious diseases, Bethesda, USA) et ont fait l'objet d'une publication dans la dernière parution de Proceedings of National Academy of Sciences.

M. Connors et ses collaborateurs ont étudié les cas de 13 patients infectés par le VIH depuis plus de 2 ans. Ces patients présentaient une charge virale (nombre de copies d'ARN par ml) inférieure à 50 copies/ml, un taux normal de lymphocytes T CD4+ et n'avaient jamais suivi de thérapie antirétrovirale.

Les chercheurs se sont interessés aux allèles du CMH I et CMH II. Ils ont ainsi déterminé le génotype de ces patients. Il apparaît que l'allèle B*57 du CMH I est retrouvé chez 85 % des sujets testés contre 11 % dans la population caucasienne des USA. Un génotypage approfondi a montré qu'il s'agissait de l'allèle B*5701.

Les scientifiques ont évalué la fréquence de l'allèle B*57 chez des patients symptomatiques infectés par le VIH. Sur les 200 patients symptomatiques testés, seulement 9,5 % présentaient l'allèle B*57. La fréquence de l'allèle B*57 est significativement plus importante chez les sujets asymptomatiques ne présentant pas d'évolution de la maladie.

Les auteurs concluent qu'il existe un très nette association entre l'allèle B*57 et l'état asymptomatique à long terme des patients infectés par le VIH. Néanmoins, la présence de cet allèle chez 9,5 % des malades symtomatiques indique que l'allèle B*57 ne suffit pas à limiter l'évolution de la maladie.

Les facteurs immunitaires de l'hôte sont donc étroitement associés au blocage de la réplication virale et à la non progression de la maladie. Comme le précisent les auteurs, ces résulats suggèrent l'existence d'un mécanisme immunitaire spécifique du virus qui agit directement via le récepteur du CMH I codé par l'allèle B*57.

Des études complémentaires mettant en jeu ce récepteur devraient permettre de définir précisément les mécanismes immunitaires responsables du blocage de la réplication virale.

Source : PNAS, March 14 2000, Vol 97; n°6 : 2709-2714

Descripteur MESH : Maladie , Patients , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Histocompatibilité , Évolution de la maladie , Réplication virale , Allèles , ARN , Association , Charge virale , Génotype , Lymphocytes , Lymphocytes T , Lymphocytes T CD4+ , Population , Virus

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