Une étude épidémiologique sur les tumeurs de la vessie en Ile-de-France confirme le rôle du tabagisme dans la survenue de ces cancers

Publiée dans la revue ‘La Semaine des Hôpitaux de Paris’, les conclusions de l’enquête Vesica II effectuée en IIe-de-France confirment le rôle majeur du tabagisme dans l’apparition des cancers de la vessie et le maintien d’une sous-déclaration patente de cette pathologie en maladie professionnelle, malgré l’existence de secteur d’activités à risque. Réalisée entre le 5 avril 1993 et le 4 avril 1994, cette étude épidémiologique conduite sur 971 patients admis en longue maladie fait suite à une précédente enquête (Vesica I), effectuée en 1988-1989 auprès de 701 patients, qui avait souligné l’importance de la surveillance post-emploi pour tous les sujets ayant été exposés à un risque professionnel de cancer vésical.

Menée sur l’ensemble de l’Ile-de-France par le Service Médical de l’Assurance Maladie d’Ile-de-France en association avec le service d’anatomopathologie de l’hôpital Cochin, le Contrôle Médical Unifié des Caisses régionales des Artisans et Commerçants d’Ile-de-France, la Mutualité Sociale Agricole d’Ile-de-France, le service d’Evaluation, Prévention et Perspective de l’hôpital Nord d’Amiens et le département de cancérologie de la ville de Paris, cette deuxième étude avait pour objectifs de connaître, 5 ans après Vesica I, l’évolution quantitative et qualitative de cette affection et de préciser certains éléments : l’activité professionnelle des patients, le rôle du tabagisme, en particulier celui du tabagisme passif.

Dans les deux études Vesica, les auteurs ont retrouvé le profil épidémiologique habituel de ces tumeurs : une prédominance masculine, un âge moyen plus faible chez les hommes que chez les femmes.

Les résultats montrent que « la proportion de tumeurs superficielles n’atteignant pas le muscle est sous-représentée par rapport à la réalité, mais nettement moins que dans Vesica I ».

Le rôle important du tabagisme a également été mis en avant dans Vesica II dans la mesure où un tabagisme actif a été retrouvé chez une très forte proportion d’hommes et une partie non négligeable de femmes, ainsi qu’une exposition au tabagisme passif chez bon nombre de femmes non fumeuses.

Par ailleurs, la consommation de tabac des fumeurs est plus élevée que celle de la population générale des fumeurs.

« Si le rôle du tabagisme actif et passif est majeur dans l’apparition du cancer de la vessie, il paraît indispensable d’améliorer la prise en charge des risques professionnels », notent le Dr F. Chinaud et ses collègues.

Les auteurs retrouvent enfin une sur-représentation de certains secteurs d’activité (notamment en production et distribution d’énergie, métallurgie) et constatent dans Vesica II, comme dans Vesica I, une carence des déclarations des cancers de la vessie comme maladie professionnelle, en raison vraisemblablement de l’âge avancé de survenue de la maladie.

« Il convient donc préconiser une surveillance prolongée des patients ayant travaillé dans des secteurs d’activité à rique », concluent-ils.

Source : Sem Hôp Paris, 1281-90.

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