La résistance aux antibiotiques : raisons et moyens de la combattre - L’Assurance Maladie s'engage aux côtés des médecins

Avec 80 millions de prescriptions d’antibiotiques par an, chiffre qui la place au premier rang des consommateurs européens, la France est aussi le pays où le phénomène de la résistance aux antibiotiques est le plus alarmant. Face à cette menace pour la santé publique, les trois principaux régimes d’Assurance Maladie lancent un vaste programme d’actions concernant les affections ORL et respiratoires comprenant :

  • la diffusion gratuite aux médecins, à l’échelle nationale, d’un test de diagnostic rapide pour l’angine à partir de septembre 2002,
  • une campagne de communication : « Mieux utiliser les antibiotiques, c’est préserver leur efficacité »,
  • des actions sur le terrain.

Si la résistance aux antibiotiques est un phénomène bien identifié par les médecins, le phénomène individuel l’est moins. Le développement de la résistance des bactéries aux antibiotiques dans le cas des affections respiratoires est pourtant un obstacle à la bonne pratique médicale car il altère l’efficacité des traitements à ces médicaments. Le pneumocoque est un exemple significatif : de 0,5 % en 1984, son taux de résistance aux pénicillines est passé à 42 % en 1999 et, pour la population particulièrement sensible des enfants, ce taux atteignait même 60 à 70 % en 2001 !

L’exception française

La comparaison de la consommation d’antibiotiques dans les différents pays européens révèle de grandes inégalités. Notre consommation est ainsi cinq fois plus élevée qu’en Hollande, le plus petit consommateur d’Europe. Au delà des facteurs médicaux, l’influence des déterminants symboliques, culturels, psychologiques et pharmacologiques sur la prescription est réelle. Pour 80 millions d’antibiotiques prescrits chaque année en France, 30 millions seraient inutiles.

Les moyens d’agir

Les antibiotiques ne sont pas indiqués pour les affections d’origine virale, il convient donc d’éviter ce type de prescriptions inappropriées dont les conséquences sont aujourd’hui alarmantes. C’est pourquoi l’Assurance Maladie engage aujourd’hui, dans le cadre du Programme national inter-régimes de gestion du risque (PNIR), un programme d’actions centrées sur l’information, la formation et l’aide à la prescription des professionnels de santé ainsi que la sensibilisation du grand public.

« Mieux utiliser les antibiotiques, c’est préserver leur efficacité »

Conçue pour favoriser l’évolution des comportements et apporter ainsi un soutien aux médecins dans leur pratique, la campagne s’organise notamment autour de :

  • un processus de consultation des médecins et de leurs instances représentatives pour recueillir leurs attentes et besoins et les impliquer dans l’identification de solutions (conduite d’une étude nationale IPSOS, organisation de tables rondes régionales) ;
  • la conception d’outils destinés à sensibiliser le grand public (campagne télévisée, documents pédagogiques) et à informer les professionnels de santé (fiches de bonnes pratiques) ;

L’expérimentation d’un test de diagnostic rapide pour l’angine conduite en Bourgogne depuis 1999 montre que l’utilisation d’un tel outil permet de réduire de 50 % la prescription inadaptée d’antibiotiques. A l’échelle nationale, rien que dans le cas de l’angine, 6 à 7 millions de prescriptions d’antibiotiques pourraient être évitées. L’Assurance Maladie a décidé de diffuser gratuitement à l’échelle nationale un tel test à partir de septembre 2002. En 3 ans, 2 à 8 millions d’exemplaires seront ainsi distribués aux médecins, soit un budget total de 12 millions d’euros. Le 23 avril, un accord de bon usage des soins a été signé entre MG France et l’Assurance Maladie pour la mise en œuvre et le financement d’actions de formation des médecins à l’utilisation du test.

Les enseignements des tables rondes, l’étude et le détail des modalités de diffusion du test de diagnostic rapide pour l’angine seront communiqués en septembre lors d’une conférence de presse. La résistance aux antibiotiques : raisons et moyens de la combattre - L’Assurance Maladie s'engage aux côtés des médecins

Descripteur MESH : Maladie , France , Santé , Face , Santé publique , Médecins , Diagnostic , Diffusion , Solutions , Bactéries , Soins , Risque , Résistance aux pénicillines , Population , Pénicillines , Gestion du risque , Communication

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