D'ici 2005, 3 millions de personnes atteintes du VIH/SIDA pourraient bénéficier des traitements antirétroviraux

En réponse au besoin urgent de renforcer l’accès aux traitements du VIH/SIDA, la Société internationale contre le SIDA s’est jointe à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) lors de la XIVe Conférence internationale sur le SIDA pour lancer officiellement les nouvelles directives internationales en matière de riposte de la santé publique et de traitement du SIDA dans les milieux défavorisés.

Ces directives constituent un progrès majeur. Pour la première fois, la thérapie antirétrovirale, très complexe jusque-là, a été simplifiée pour pouvoir être appliquée dans des milieux ne disposant pas du personnel médical spécialisé et des laboratoires perfectionnés normalement nécessaires pour entreprendre et superviser le traitement. Ce progrès lève en partie les obstacles techniques au traitement du SIDA et des millions de personnes pourront en bénéficier, alors qu’elles n’y ont pas encore accès.

L’OMS estime qu’aujourd’hui, près de six millions de personnes vivant avec le VIH/SIDA n’ont pas l’accès équitable aux soins, entre autres aux antirétroviraux, qu’elles sont en droit d’attendre. Moins de 5 % de ceux qui ont besoin d’un traitement dans les pays en développement ont accès à ces médicaments : on estime qu’ils sont pour l’instant 230 000 à recevoir cette thérapie dans les pays en développement et la moitié d’entre eux vit dans un seul pays, le Brésil. L’Afrique, continent le plus touché par la pandémie, est encore moins bien desservie et l’on estime que moins de 50 000 malades y bénéficie des traitements antirétroviraux. Cette couverture équivaut à moins de 2 % de ceux qui ont besoin de ces médicaments indispensables.

L’OMS estime que, potentiellement, au moins trois millions de malades pourraient avoir accès aux antirétroviraux d’ici 2005, soit plus de dix fois les chiffres actuels dans les pays en développement.

« Pour la première fois, nous avons la possibilité de mettre en œuvre une approche de santé publique simplifiée et facile à suivre pour le traitement du SIDA, au lieu des schémas thérapeutiques individualisés complexes, a déclaré le docteur Gro Harlem Brundtland, Directeur général de l'OMS. Avec la baisse du prix des médicaments, cela signifie qu’il est désormais possible d’augmenter l’espérance de vie de ceux qui vivent avec le VIH dans les milieux défavorisés. »

L’OMS considère qu’un plus large accès à des traitements sûrs et pratiques est un élément important de la stratégie générale de lutte contre le VIH/SIDA. L’association de la prévention, de l’amélioration des diagnostics et des traitements efficaces permet de renforcer chacun de ces éléments.

Les nouvelles directives sont l’aboutissement d’un an de travaux auxquels ont participé 120 scientifiques, chercheurs, cliniciens et représentants de la société civile et des personnes vivant avec le VIH/SIDA originaires de plus d’une soixantaine de pays. Elles tirent parti des progrès considérables dans la prise en charge du VIH/SIDA, auxquels on a assisté au cours des dernières années dans les pays développés et elles appliquent les faits et les expériences les plus récentes pour élaborer des schémas thérapeutiques simplifiés, standardisés et facilement mis en œuvre. Pour tenter de généraliser les traitements antirétroviraux, l’OMS a également inclus 12 de ces médicaments dans sa liste modèle des médicaments essentiels en avril 2002.

« En simplifiant et en limitant le nombre des associations d’antirétroviraux de même que le suivi en laboratoire, nous avons pu diminuer la complexité de ces traitements, explique le docteur Tomris T?rmen, directeur à l’OMS du groupe Santé familiale et communautaire. Mais ces progrès techniques doivent se traduire par une intensification de l’action. Nous avons un besoin urgent de fonds pour établir les ressources humaines et les infrastructures permettant de délivrer les traitements. La mobilisation du secteur de la santé pour assurer les soins du VIH/SIDA ne suffira pas. Plus que jamais, nous devons nous appuyer sur un vaste partenariat pour parvenir à une plus grande équité entre les pays riches et pauvres au niveau de la qualité des soins proposés. »

Dans les pays à fort revenu, on estime que 1,5 million de personnes vivent avec le VIH et beaucoup d’entre elles sont productives grâce aux traitements antirétroviraux très efficaces qu’elles reçoivent. Aux Etat-Unis, l’introduction des trithérapies en 1996 a permis de diminuer de 70 % la mortalité imputable au VIH/SIDA. Dans les pays en développement qui ont accès aux traitements antirétroviraux, on a mis en évidence des effets comparables : au Brésil, le nombre des décès dus au SIDA a diminué de 73 %.

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Le développement des directives a reçu une subvention du Bureau de la recherche sur le SIDA des National Institutes of Health des Etats-Unis.

Le département OMS du VIH/SIDA fait partie du groupe Santé familiale et communautaire, au Siège de l’Organisation à Genève (Suisse). Le département cordonne la réaction globale de l’Organisation à l’épidémie, élabore du matériel de référence et des outils pour aider les pays à mener des interventions essentielles dans les domaines de la prévention du VIH, des soins et du soutien. Il travaille également au renforcement mondial des systèmes de surveillance, soutient les partenariats et mène des campagnes de sensibilisation pour mettre un terme à l’épidémie de VIH/SIDA.

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