Une nouvelle mutation dans le gène du prion identifiée chez un patient atteint de la maladie de Creutzfeldt-Jakob

Des médecins australiens ont identifié une nouvelle mutation dans le gène PRNP codant pour la protéine prion humaine. Cette mutation a été retrouvée chez un patient de 82 ans chez lequel une démence et un déclin neurologique s'étaient manifestés rapidement. Plusieurs analyses ont confirmé que le sujet était atteint de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. La description de ce cas permet d'étoffer notre connaissance des mutations pathologiques du gène de la protéine prion humaine. De plus, il suggère que la fréquence des encéphalopathies spongiformes humaines chez les personnes âgées pourrait être sous estimée et qu'elle n'exclut pas une origine génétique.

Ce cas a été décrit dans la revue Archives of Neurology du mois de juillet par le Dr S Collins de l'Université de Melbourne et plusieurs confrères australiens.

Des examens de routine ont été pratiqués chez ce patient afin de déterminer la cause de son déclin neurologique brutal : IRM, EEG et analyse du LCR pour la détection de la protéine 14-3-3 β, un marqueur utilisé dans le diagnostic ante mortem de patients avec une suspicion de forme sporadique de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

Le diagnostic de maladie de Creutzfeldt-Jakob a été confirmé à l'autopsie. Cependant, la protéine prion humaine (PrP) n'a pu être mise en évidence par Western-Blot malgré 3 lots d'anticorps testés. Les auteurs ne s'expliquent pas ce résultat mais soulignent de des cas similaires ont déjà été rapportés.

Le séquençage du gène PRNP a permis d'identifier une substitution de base sur le codon 188. Cette substitution de guanine en adénine se traduisant par un remplacement d'une thréonine par une alanine dans la protéine prion.

Selon les auteurs, ce résultat est important car il rappelle que des patients, notamment âgés, peuvent présenter des troubles neurologiques dont l'origine est génétique. Seule une recherche génotypique complète pourrait éviter une classification erronée dans ce cas. Deuxièmement, il se pourrait que l'incidence des encéphalopathies spongiformes soit sous-estimée en raison d'une apparition très tardive des symptômes.

Ce cas ne doit pas être relié à la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob dont l'agent infectieux pourrait être celui de l'encéphalopathie spongiforme bovine.

A ce sujet, les auteurs rappellent que les encéphalopathies spongiformes humaines sont des troubles neurodégénératifs rares qui peuvent être classés en 3 formes : les formes sporadiques, familiales ou iatrogènes (transmission horizontale).

Source : Arch Neurol. 2000;57:1058-1063

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