Allongement des arrêts maladie en France : un phénomène croissant et peu maîtrisé

Allongement des arrêts maladie en France : un phénomène croissant et peu maîtrisé Dans le contexte de la réflexion gouvernementale sur le transfert aux entreprises de la prise en charge de l’indemnisation des arrêts maladie de courte durée, Gras Savoye Willis Towers Watson, entreprise internationale de conseil, de courtage et de solutions logicielles, publie les résultats de son étude consacrée à l’absentéisme. 

Menée auprès d’un panel de plus de 4 000 entreprises de son portefeuille, soit un total de plus de 428 000 salariés, les résultats de cette enquête apportent un éclairage sur l’évolution depuis 5 ans des arrêts maladie de plus de 4 jours : les résultats démontrent une hausse régulière et généralisée de l’absentéisme, alors que les conditions de santé des salariés restent stables

• L’absentéisme a augmenté de 16% en 4 ans
• Cette hausse est due à un allongement de la durée moyenne annuelle des arrêts, qui atteint une moyenne de 51 jours / an (pour les arrêts de 4 jours et plus)
• Les arrêts de plus de 6 mois représentent désormais 40% des arrêts 
• Seulement 25% des salariés ont posé un arrêt de 4 jours ou plus dans l’année
• Sur ces salariés ayant posé au moins un arrêt, la fréquence moyenne est de 1,44 arrêts de plus de 4 jours / salarié / an



Une hausse continue de la durée des arrêts maladie

L’étude menée par le cabinet Gras Savoye Willis Towers Watson révèle que les arrêts maladie indemnisés par la sécurité sociale ont augmenté de 16% en 4 ans, ce qui constitue une hausse de presque 4% par an en moyenne. 

Cette hausse n’épargne aucun secteur d’activités et aucune catégorie de salariés, indépendamment de l’âge, du genre ou du statut au sein de l’entreprise. 

Il est cependant important de noter que l’augmentation de ce chiffre s’explique avant tout par un allongement de la durée des arrêts, et non par une augmentation du nombre d’arrêts ou de salariés concernés par ces arrêts. Cet indicateur n’est pas à prendre à la légère car il permet souvent de prendre la mesure de la gravité de la cause de l’absentéisme. Un allongement des arrêts laisse donc entendre une dégradation de la situation de santé (physique ou psychologique) des salariés, un phénomène qui nécessite d’être analysé et maîtrisé par les entreprises, d’autant plus que le coût relatif à ces arrêts s’avère non négligeable. 

« En règle générale, un taux d’absentéisme de 1% engendre un coût représentant entre 1 et 2 % de la masse salariale. Cela inclut le coût du maintien du salaire, les impacts de l’absence du salarié ainsi que les coûts de remplacement. Sur l’échantillon analysé, le taux d’absentéisme moyen de 3,54% se traduit donc par un coût de 3,5% à 7% de la masse salariale, un phénomène qui coûte de plus en plus cher à la sécurité sociale et aux entreprises », précise Julien Remy, responsable de l’offre absentéisme de Gras Savoye Willis Towers Watson.

« Les salariés ne sont donc pas plus nombreux à s’arrêter, mais ils s’arrêtent plus longtemps. Les arrêts sont donc plus graves, ou encore les salariés ont de plus en plus de mal à revenir. En focalisant l’action sur les salariés les plus susceptibles de s’arrêter et en essayant de limiter la durée des arrêts les plus longs, une entreprise peut donc agir efficacement sur son taux d’absentéisme », ajoute Julien Remy.

Un phénomène assez concentré
L’absentéisme est souvent vécu par les entreprises comme un phénomène difficile à saisir et à maîtriser. Dans tous les cas, il s’agit d’un phénomène difficile à mettre sous contrôle. Pour autant, ce phénomène est relativement concentré. Ce constat facilite la mise en place de plan d’actions pour limiter les conséquences sur les populations concernées. En effet, en 2017, les arrêts de plus de 4 jours se sont concentrés sur 25% des salariés seulement. Cette population s’arrête en moyenne 50,8 jours par an. 

La durée de la période d’arrêt est principalement longue (les arrêts de plus de 6 mois) : 4,8% des arrêts représentent presque 40% des jours d’arrêts.

L’influence du profil du salarié

Au sein d’une même entreprise, les populations de salariés vont être différemment concernées par l’absentéisme. Un salarié de plus de 50 ans présentera en moyenne un absentéisme plus de trois fois supérieur à celui d’un salarié de moins de 30 ans : le risque lié à la santé étant en effet décuplé par l’âge.

Par ailleurs, les non cadres ont un absentéisme environ deux fois plus élevé que celui des cadres (4,6% contre 2,2%).

Plus spécifiquement encore, le métier exercé s’avère déterminant. « Cette analyse doit se faire secteur par secteur, mais on note globalement que pour un secteur donné, l’absentéisme augmente avec le faible niveau de qualification, la pénibilité du travail et le manque d’engagement. Nous pouvons citer pour exemple le secteur de la santé où les salariés les plus concernés par l’absentéisme sont les aides-soignants et les agents de services hospitaliers. La pénibilité de leur fonction est désormais reconnue, mais ils sont généralement peu considérés dans l’entreprise », explique Julien Rémy.

Des disparités notables selon les régions

La région parisienne se démarque par un absentéisme faible (2,6%), quand les Hauts-de-France, le Grand Est ou la Bourgogne-Franche-Comté présentent un absentéisme moyen dégradé (entre 4,3% et 4,6%).

Cette tendance est cependant à tempérer au regard des populations concernées; les cadres et les entreprises de services sont surreprésentés en Ile de France quand les régions aux résultats les plus dégradés enregistrent une plus forte activité dans les secteurs primaire et secondaire, et ce avec une plus forte proportion de non cadres.

Méthodologie
L’étude Absentéisme 2018 repose sur un panel de 428 802 salariés au sein de 4000 entreprises. L’analyse porte sur les arrêts maladie ou ATMP (accident de travail et maladie professionnelle) de plus de 4 jours, soit un total de 5 546 502 jours d’arrêts.

A PROPOS DE GRAS SAVOYE
Gras Savoye, premier courtier d’assurance en France est né à Lille en 1907. Depuis plus de 100 ans, il s’est développé en plaçant le client au cœur de ses préoccupations et en l’accompagnant dans tous les aspects de la gestion et de la couverture de ses risques. Premier réseau de courtage d’assurance en région, Gras Savoye traite toute la chaîne des risques : le conseil, la négociation des contrats avec les assureurs, la gestion des contrats et des sinistres. 
Pour en savoir plus : www.grassavoye.com 
Gras Savoye est une société Willis Towers Watson (NASDAQ : WLTW). 

A PROPOS DE WILLIS TOWERS WATSON
Willis Towers Watson (NASDAQ : WLTW), entreprise internationale de conseil, de courtage et de solutions logicielles qui accompagne ses clients à travers le monde afin de transformer le risque en opportunité de croissance.  Willis Towers Watson compte 40 000 salariés dans plus de 140 pays. Pour en savoir plus : www.willistowerswatson.com

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