Urgences : le SNIIL milite pour la reconnaissance de l’« Infirmier référent » comme professionnel de santé de 1er recours

Urgences : le SNIIL milite pour la reconnaissance de l’« Infirmier référent » comme professionnel de santé de 1er recours Alors que le personnel urgentiste sera reçu ce jour au Ministère, le Sniil (Syndicat National des Infirmières et Infirmiers Libéraux) tient à leur apporter tout son soutien. Il émet également des propositions pour aider à résoudre la situation.

À ce jour, 101 services d’urgence sont touchés par un mouvement social sans précédent. En réponse, la ministre des Solidarités et de la Santé demande aux soignants « de ne pas désespérer » et explique vouloir « régler le problème au fond ». Selon elle, « la crise des urgences est le symptôme des dysfonctionnements du système de santé : en amont, par le manque d’accès aux soins non programmés de nos concitoyens et en aval, par des difficultés internes d’organisation des hôpitaux ».

Conscient des difficultés des personnels urgentistes, le Sniil, Syndicat National des Infirmières et Infirmiers, tient, tout d’abord, à leur apporter tout son soutien. Et ce, d’autant plus que les réponses apportées par Mme Buzyn ne suffiront pas à résoudre leurs problèmes…

Pour régler rapidement le problème « amont » d’accès aux soins non programmés, la ministre ne cite, en effet, que :

les CPTS (Communautés Professionnelles Territoriales de Santé), au nombre de 124 à ce jour couvrant 4,4 millions d’habitants (soit 6,5 % de la population française) [1]
les assistants médicaux… qui ne seront, à terme, que 4000 sur toute la France2
les infirmiers(e)s de Pratique Avancée dont on sait qu’il n’y en aura que 72 en exercice en septembre 2019 et, à terme, 7000 dans toute la France
la télésanté… encore figure d’exception (7939 actes de téléconsultation en 6 mois3)
les « délégations de tâches » en direction des paramédicaux… alors que la loi HPST de 2006 prévoyait déjà cette possibilité en créant les protocoles de coopération !
Ces 5 mesures seront-elles suffisantes pour répondre aux problèmes d’accès aux soins non programmés engendrant une partie des 20 millions de passage aux urgences ? La ministre l’affirme… tout en assurant également que « rien n’est oublié, rien n’est laissé de côté ». Sauf… que son approche médico-centrée du système de santé lui fait négliger ou rejeter nombres de propositions ou amendements à son projet de loi qui permettraient une utilisation pleine et entière des compétences de tous les autres professionnels de santé4…

Ainsi, parmi les mesures qui auraient un effet immédiat sur l’accès aux soins non programmés des Français figurent la reconnaissance des infirmiers comme professionnels de santé de 1er recours et la création de la notion d’« infirmier référent » réclamés depuis plusieurs années par le Sniil. Ceci donnerait la possibilité aux 124 000 infirmières et infirmiers libéraux d’intervenir en première ligne dans le cadre de leur rôle propre sur appel du patient ou de son entourage pour orienter la personne vers la structure de soins la plus appropriée (urgences, médecin traitant…) et coordonner ainsi son parcours. Une intervention directe de l’infirmière, dans le cadre de ses compétences, pourrait aussi être possible pour résoudre certains problèmes par exemple chute, malaise, dyspnée… Autant d’actions qui désengorgeraient les urgences…

Reste que pour utiliser toutes les compétences sous-exploitées de l’ensemble des professionnels de santé, la ministre doit avoir la volonté et le courage politique de procéder à une vraie transformation « sur le fond » du système de santé…

[1]Enquête 2019 « Fiche d’identité des CPTS », FCPTS ; 2 Plan « Ma Santé 2022 » ; 3 Communiqué presse Assurance Maladie du 26/03/2019 ; 4 rejets des amendements permettant, par exemple, la consultation d’un kinésithérapeute en première intention

 

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