#IPA : les rémunérations de la discorde

#IPA : les rémunérations de la discorde Alors que l’avenant 7 à la convention nationale définissant les modalités de valorisation des infirmiers exerçant en pratique avancée vient tout juste d’être signé, le niveau des rémunérations proposées par les autorités de tutelle suscite un tollé tant en ville qu’à l’hôpital.

Avenant 7 : insuffisant, inadapté et décevant pour 95 % des adhérents de l’UNIPA

L’Union Nationale des Infirmiers en Pratique Avancée est un syndicat créé par et pour l’ensemble des infirmiers en pratique avancée. Fraîchement constitué, il a interrogé ses 289 adhérents, le 31 octobre dernier sur la dernière version des négociations sur l’avenant 7 qui a été signé le 4 novembre dernier.

Parmi les infirmiers en pratique avancée (IPA) ou infirmiers étudiants en pratique avancée souhaitant exercer en libéral, 95 % refusent la signature de l’avenant en l’état. Ils le qualifient d’insuffisant, d’inadapté et de décevant.

Pour l’UNIPA, la CNAM doit aller plus loin si elle veut répondre aux enjeux de santé de la population et favoriser l’implantation de la pratique avancée en ambulatoire. Elle propose la création d’un nouveau forfait pour les patients nécessitant un suivi renforcé.

Le forfait suivi renforcé est optionnel, modulable, trimestriel et d’un montant de 32,70 par patient. Il est facturable jusqu’à 4 fois par an si la situation le justifie. La finalité est de permettre le suivi renforcé, lorsque l’état de santé et les recommandations professionnelles le préconisent, avec plusieurs objectifs :

· Éviter les ruptures de parcours, les hospitalisations, les complications et diminuer les comorbidités ;

· Gérer les événements intercurrents ou les facteurs de risques aggravés dans les situations complexes ;

· Accompagner la dépendance, la fin de vie, le changement dans l’état de santé (handicap, réhabilitation, réinsertion, etc.).

« Toute la plus-value des IPA s’exprime dans ces situations cliniques complexes, pour lesquelles ils ont acquis des compétences supplémentaires et gagné en légitimité. La possibilité d’effectuer ces suivis renforcés permettra de libérer du temps médical et d’améliorer l’accès aux soins. »

À l’hôpital, les IPA moins rémunérés que les infirmiers ?

Dans la fonction publique hospitalière, les décrets visant à formaliser la création du corps d’infirmier en pratique avancée ont fuité dans la presse spécialisée. Les grilles indiciaires ont été révélées et ont provoqué un tollé sur les réseaux sociaux : #IPALowCost

Les rémunérations que pourront espérer les IPA iront de 2050 à 3050 € brut environ pour la classe normale et de 2500 à 3350 € brut pour la classe supérieure.

Pas de quoi motiver un infirmier comme Thomas Jézéquel qui se confie à Libération.

« Je suis infirmier depuis huit ans. Je suis payé 1 940 euros brut. Avec les gardes et les primes, j’arrive à peu près à la même somme en net. Là, on vient d’apprendre que comme IPA, on va nous proposer 2 057 euros brut. Mais on ne pourra plus faire de gardes. Au final on va donc y perdre. On nous répond que l’on va gagner en qualité de vie. Certes, mais je vais me retrouver avec un salaire inférieur, alors que j’aurai de vraies responsabilités. »

Pour l’UNIPA, cette grille indiciaire est indigne et provoquera le renoncement des infirmiers à s’engager sur le chemin de la pratique avancée.

« Nous pensons qu’accepter d’exercer à ces conditions, soit 2050 euros bruts au 1er échelon, c’est renoncer au déploiement de la pratique avancée. Nous vous demandons donc la révision de nos grilles indiciaires à la hausse. »

Pour illustrer son propos, elle prend l’exemple d’un infirmier en soins généraux avec 10 ans d’expérience, échelon 4, qui pourra espérer gagner 10 euros bruts de plus par mois en devenant IPA après 2 ans de formation et avec des responsabilités élargies.

Elle rappelle également que le salaire médian d’un jeune diplômé niveau master est de 2450 € bruts par mois selon l’APEC et que selon les pays, un IPA est en droit d’attendre un salaire supérieur de 25 à 55 % par rapport à celui d’un infirmier.

L’UNIPA revendique une rémunération brute de 2 624,16 euros au 1er échelon

 

Une pétition en ligne a été lancée

 

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