50 % en 3 ans : la spectaculaire progression des déserts médicaux en France

 50 % en 3 ans : la spectaculaire progression des déserts médicaux en France La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié une étude qui évalue l’accessibilité géographique des médecins généralistes entre 2015 et 2018. Si avec 5,7 % en 2018, les zones sous dotées ne concernent qu’une part relativement faible de la population, force est de constater que le nombre de français vivant dans un désert médical a bondi de près de 50 % en 3 ans.

Les déserts médicaux progressent de façon exponentielle

En 2015, 2,5 millions de Français ont rencontré des difficultés pour accéder aux soins d’un médecin généraliste. En 2018, ils étaient 3,8 millions. Avec 1,3 million de personnes en plus en seulement 3 ans, les déserts médicaux signent une progression pour le moins spectaculaire l’échelle de la population française.

Cette dramatique évolution, la DREES l’explique par la baisse du temps médical disponible, du fait de la diminution globale du nombre de médecins en activité. Des départs à la retraite toujours plus nombreux, partiellement compensés par les nouvelles installations dont le nombre est plombé par les effets délétères du numérus clausus des années 90.

L’île de France, le plus grand désert médical de France

À l’échelle régionale, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe sont les régions les plus impactées par la désertification médicale, suivies en métropole par l’Île-de-France et le Centre-Val de Loire.

En Guyane 44,2 % soit environ 120 000 personnes vivent dans une zone sous-dense. Les régions Île-de-France et Centre-Val de Loire comptent deux à trois fois plus d’habitants en zone sous-dense que la moyenne nationale avec respectivement 1,8 million de personnes et 318 000 personnes avec des difficultés d’accès aux soins d’un médecin généraliste. 

La CSMF revendique une revalorisation des tarifs des actes médicaux

La CSMF a réagi par voie de communiqué sur ces chiffres inquiétants

« Ceci est bien le résultat de la diminution du nombre de médecins généralistes, lié à un numerus clausus limité à 3500 étudiants en deuxième année dans les années 1995. Il faut rappeler qu’aujourd’hui ce sont environ 10 000 étudiants en 2e année de médecine. Différentes mesures ont été prises, dont l’impact se fera sentir très progressivement. Saluons l’aide à l’installation, l’aide au regroupement des médecins, la mise en place des assistants médicaux ou la télémédecine. La dernière mesure concernant le cumul emploi-retraite qui, dès le 1er janvier 2022, permettra aux médecins volontaires d’améliorer leur faible retraite est une autre disposition favorable.

Le problème est complexe, multifactoriel. Aujourd’hui, les jeunes générations tardent à s’installer en médecine libérale, légitimement préoccupées par la dérive administrative de notre métier, ainsi que par une valeur de l’acte médical très en deçà de la moyenne européenne qui rend l’exercice salarié plus attractif.

La CSMF attire l’attention du gouvernement sur cette situation qui s’aggrave pour des millions de Français et qui touche l’accès aux médecins généralistes, mais aussi aux médecins spécialistes. Il est urgent de prendre des mesures sur le tarif des actes médicaux afin que la médecine libérale attire réellement les jeunes générations. L’heure n’est pas à un ou deux euros de revalorisation de la consultation, mais à une valeur de l’acte digne de notre profession. Les Français vont vite reprocher au gouvernement de ne pas avoir saisi l’ampleur de la crise actuelle, si des mesures très significatives ne sont pas prises dans les mois qui viennent. »

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