Chorée de Huntington : le bien-fondé de la stratégie de greffe de tissu neuronal se confirme

Les travaux d'une équipe de chercheurs américains confirment l'intérêt de la greffe de neuroblastes (neurones de fœtus) chez les patients atteints de chorée de Huntington. Cette nouvelle étude montre que des tissus prélevés dans le striatum de fœtus peuvent survivre et se développer après une transplantation chez un patient atteint de chorée de Huntington.

La chorée de Huntington est une maladie neurodégérétaive dont l'issue est fatale. Elle est transmise selon un mode autosomique dominant et liée à des mutations sur le gène de la huntingtine. Ces mutations conduisent à des répétitions (dont le nombre est variable) de glutamine (polyglutamines) dans l'extrémité N-terminale de la huntingtine. Ces répétitions conduisent à la formation d'agrégats de huntingtine sous la forme d'inclusions nucléaires dans les neurones du striatum. Les patients touchés par la maladie présentent une perte massive de neurones dans cette région.

Il n'existe aucun traitement contre la chorée de Huntington. Une équipe française a récemment publié dans le Lancet les résultats de la greffe de neuroblastes dans le striatum de patients atteints de chorée de Huntington. Les résultats présenté par le Dr Peschanski ont montré une amélioration de l'état de certains patients ainsi qu'une activité biologique des greffons.

De nouveaux travaux publiés aujourd'hui dans les Proceedings of the National Academy of Sciences confirment que cette stratégie de greffe de tissu neuronal fœtal est efficace, au moins pour la survie du greffon chez le patient.

Freeman, Cicchetti et al ont procédé à un examen post-mortem du cerveau d'un patient atteint de chorée de Huntington qui avait bénéficié d'une transplantation de tissu de striatum provenant de fœtus. Ce patient est décédé 18 mois plus tard d'une maladie cardio-vasculaire indépendante de la procédure de greffe.

Cet examen a montré que les cellules greffées avaient survécu à la transplantation. En moyenne, 50 % de ces cellules avaient un phénotype et une organisation identique à ceux du striatum "normal". Il n'y avait aucun signe de rejet des greffons.

Par ailleurs, les cellules transplantées ne présentaient pas d'agrégat de huntingtine mutée, signe typique de la chorée de Huntington. L'expression de la protéine mutée semble restreinte au tissu du donneur et n'influerait pas sur le développement des cellules greffées.

En résumé, l'implantation de cellules neurales de fœtus non porteuses du gène muté de huntingtine semble permettre le remplacement des neurones endommagés et la restauration des connexions inter-neuronales.

Source : Proc Natl Acad Sci USA 2000;97(25):13877-13882.

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