Des chercheurs français dévoilent le mécanisme d'entrée de Listeria à travers la barrière intestinale

Des chercheurs du CNRS et de l'Institut Pasteur décrivent dans le dernier Science quel est le facteur de virulence qui permet à Listeria monocytogenes de traverser la barrière intestinale. Ces travaux permettent de mieux connaître les mécanismes de l'infection et ont également permis de développer un modèle de la maladie chez la souris.

La bactérie Listeria monocytogenes est responsable d'infections alimentaires potentiellement mortelles chez des sujets à risque et les premières étapes de l'infection sont encore mal connues.

Dans le dernier numéro de Science, Lecuit et al. apportent de nouveaux éléments sur ces évènements. Leurs travaux montrent que l'internaline, une protéine de surface de L. monocytogenes, interagit avec la E-cadhérine des cellules intestinales et permet ainsi l'entrée de la bactérie dans la cellule.

Cette étape de l'infection a été étudiée chez des cobayes. En effet, ces animaux expriment une cadhérine compatible avec l'internaline de L. monocytogenes et peuvent donc être utilisés comme modèle. Toutefois, cette démarche est impossible chez les souris car leur cadhérine n'interagit pas avec l'internaline de L. monocytogenes.

Au cours de leurs travaux, Lecuit et al. ont mis au point des souris génétiquement modifiées capables d'exprimer la E-cadhérine humaine sur la paroi intestinale, créant ainsi un modèle fidèle de l'infection chez l'homme.

Les auteurs estiment que ces résultats ne permettront pas la mise au point de nouveaux traitements à court terme. Néanmoins, les propriétés particulières de l'internaline en font un bon candidat pour être utilisée comme transporteur de molécules d'intérêt thérapeutique auprès des cellules intestinales.

"Bien que le mécanisme moléculaire par lequel l'internaline parvient à accéder à son récepteur, la E-cadhérine, reste à préciser, il est clair que la cible de l'internaline est l'entérocyte", explique Pascale Cossart (Institut Pasteur) qui a coordonné ces travaux. "Il est donc possible d'envisager, à l'avenir, d'utiliser l'internaline pour délivrer à l'entérocyte différents agents thérapeutiques, ou les véhiculer au travers de la barrière intestinale".

Source : Science 2001;292:1722-5. American Association for the Advancement of Science.

Descripteur MESH : Infectiologie , Infection , Maladie , Virulence , Cellules , Animaux , Association , Démarche , Éléments , Risque , Science , Thérapeutique

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