7 à 10 milliards de dollars par an pour assurer les dépenses liées au Sida dans les pays défavorisés

Cette somme est le chiffre avancé par l'ONUSIDA à l'occasion de la 12° Conférence internationale sur le SIDA qui se déroule actuellement à Ouagadougou, Burkina Faso. L'accent a été mis sur les volontés gouvernementales de lutte contre le VIH qui doivent désormais se traduire par des actes. Par ailleurs, le programme destiné à faciliter l'accès aux antirétroviraux grâce à une adaptation des tarifs des médicaments est sur la bonne voie : 72 pays se sont déclarés intéressés et 14 ont déjà signé l'accord "Accélérer l'Accès".

Le Dr Peter Piot, directeur exécutif du programme commun des nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) a rappelé que le "Fonds Mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le SIDA" ne pourrait seul subvenir aux dépenses liées à la prise en charge globale de l'épidémie dans le monde. Loin d'annoncer un désengagement financier de l'ONUSIDA, les propos du Dr Piot insistent sur la participation indispensable des gouvernements et des divers acteurs du développement économique.

" De la conférence d'Abuja en avril à la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/SIDA en juin, nombreuses ont été les promesses de financement et de volonté politique. Le moment est venu de transformer ces engagements en action. ", a déclaré le Dr Piot. Le Fonds Mondial de l'ONUSIDA s'inscrit dans une démarche de lutte globale à laquelle doivent participer les gouvernements par des attributions budgétaires, les banques de développement et les donateurs privés ou institutionnels. A cet effet, les pays membres de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) se sont engagés à la Conférence d'Abuja à accorder 15 % de leur budget de santé à la lutte contre le VIH et maladies associées.

Mais il faut aussi noter que les efforts consentis par les pays le plus touchés n'auront un impact significatif que si les antirétroviraux sont rendus plus accessibles. Sans une généralisation de ces traitements, les décès dus au SIDA (2,3 millions de morts en Afrique sub-saharienne pour 2001) ne cesseront d'augmenter.

Le partenariat instauré entre les Nations Unies et cinq laboratoires pharmaceutiques pourrait débloquer la situation. Les accords négociés avec Boehringer-Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, F. Hoffmann - La Roche, GlaxoSmithKline, et Merck & Co ont conduit à un accroissement du nombre de patients sous traitement antirétroviral, bien que ce chiffre reste très en deçà d'un objectif acceptable. Cette initiative "Accélérer l'Accès" a assuré pour certains médicaments une réduction drastique de leur prix d'achat, pouvant atteindre une diminution de 85 % pour certaines molécules en Afrique sub-saharienne. Pour les pays qui s'engagent politiquement dans cette voie de lutte anti VIH, cette initiative assure le soutien des Nations Unies.

Malgré l'entente qui semble se dessiner entre les gouvernements, les institutions et les industriels, on peut légitemement s'interroger sur le devenir à court terme des 40 millions de personnes infectées par le VIH dans le monde : 95 % d'entres elles vivent dans des pays en développement.

Source : ONUSIDA

Descripteur MESH : Lutte , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Antirétroviraux , Burkina , Nations Unies , Afrique , Démarche , Développement économique , Laboratoires , Membres , Patients , Personnes , Politique , Santé , Tuberculose

Recherche scientifique: Les +