Raloxifène, concentration en œstradiol et risque de cancer du sein

Le raloxifène est un modulateur des récepteurs aux estrogènes associé à une réduction marquée du risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées traitées pour ostéoporose. Une nouvelle publication montre que chez les femmes avec une concentration élevée en œstradiol, le raloxifène réduit le risque de cancer du sein. Par contre, le raloxifène ne paraît pas modifier ce risque chez celles dont la concentration en œstradiol est indétectable.

Le raloxifène est indiqué dans la prévention de l'ostéoporose post-ménopausique. Cette molécule est un modulateur sélectif de l'activité des récepteurs aux estrogènes qui bloque les effets des estrogènes endogènes dans le sein et réduit le risque de cancer du sein. Cette propriété avait été notamment mise en évidence dans l'essai MORE (Multiple Outcomes of Raloxifene Evaluation) dont les résultats avaient été publiés en 1999 dans le JAMA.

Dans une nouvelle analyse des données de cet essai, Cummings et al. détaillent plus précisément l'effet du raloxifène sur le risque cancer du sein. Leur article est publié dans le JAMA du 9 janvier 2002.

Les auteurs rappellent que dans l'essai MORE, 7.290 femmes ménopausées de moins de 80 ans, sans antécédent de cancer du sein et souffrant d'ostéoporose ont été traitées par raloxifène (60 ou 120 mg/jour) ou placebo.

Cummings et al. montrent dans leur nouvelle publication que cet effet protecteur est lié à la concentration en œstradiol chez les patientes. Tous les dosages d'œstradiol avaient été réalisés par le même centre référent.

Chez les femmes avec une concentration en œstradiol > 10 pmol/L, le taux de cancer du sein sur 4 ans était réduit de 76 % avec le raloxifène par rapport au groupe placebo.

Le résultat était très différent pour les patients avec une concentration en œstradiol indétectable : le risque de cancer du sein était similaire avec le raloxifène et le placebo.

"Dans cette cohorte, traiter pendant 4 ans avec le raloxifène les femmes avec des concentrations en œstradiol supérieures à 10 pmol/L aurait évité 47 % des cas de cancer du sein", écrivent les auteurs.

Le dépistage et le traitement des femmes (dans cette catégorie de la population) avec une concentration en œstradiol relativement élevée pourrait réduire l'incidence des cas de cancer du sein, concluent Cummings et al..

Source : JAMA 2002;287:216-20

Descripteur MESH : Risque , Tumeurs du sein , Femmes , Ostéoporose , Placebo , Incidence , Patients , Population , Propriété

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