La fonction de chaque gène pourrait être bientôt déterminée

La caractérisation exhaustive des interactions entre les protéines cellulaires semble aujourd'hui possible. En effet, des chercheurs américains ont développé une technique capable de rendre compte des milliers de contacts physiques entre les protéines d'une même cellule. Ces travaux, publiés dans le numéro de Nature du 10 février, devraient permettre de mieux connaître les différentes voies métaboliques et donc de définir le rôle de chaque protéine dans une cellule.

Ces recherches ont été réalisées chez la levure de boulanger Saccharomyces cerevisiae. La levure est un organisme unicellulaire eucaryote qui présente de nombreuses similarités avec les cellules d'organismes plus évolués telles que les cellules humaines. De ce fait, elle constitue un modèle de choix pour l'étude des processus biologiques mis en jeu à l'échelle de la cellule. Très étudiée en laboratoire, son génome a été totalement séquencé en 1996. Ainsi, environ 6000 gènes ont pu être identifiés. Les équipes de S.Fields (Université du Washington, Seattle, USA) et J.Rothberg (CuraGen Corporation, New Haven, USA) ont analysé, in situ, les interactions globales entre les protéines de levure. Deux méthodologies, qui nécessitent la connaissance de la totalité du génome, ont été utilisées. Chacune d'elles fait appel à la biologie moléculaire (système de "double hybride") et à la bio-informatique. En effet, l'analyse des interactions protéine/protéine aurait été particulièrement ralentie et fastidieuse sans le développement d'un système automatisé. Grâce à cette technologie, 957 interactions potentielles mettant en jeu 1004 protéines différentes ont été détectées. Ces résultats ont permis d'attribuer un rôle à des protéines "orphelines", d'identifier des protéines assurant des fonctions biologiques similaires et de replacer certains processus moléculaires dans un contexte plus large. Les chercheurs espèrent, à terme, créer une cartographie des interactions entre toutes les protéines de levure. De plus, les auteurs indiquent que cette technique devrait être applicable aux cellules humaines. Ainsi, lorsque l'intégralité du génome humain aura été séquencée (dans 1 à 2 ans), cette technique permettra de définir la fonction des 60 à 100000 gènes que compte une cellule humaine. Source: Nature, 10 Février 2000, Vol.403, 623-627

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