20 % des patients coronariens américains ne reçoivent pas d'aspirine

Une vaste étude réalisée par le Centre médical de l'Université Duke (EU) montre qu'en 1999, 80,5 % des patients américains coronariens utilisaient de l'aspirine. D'après le principal auteur de cette étude, ce chiffre est plutôt décevant si l'on considère les larges campagnes d'informations sur les bénéfices de l'aspirine dans la maladie coronarienne.

Cette enquête a été dirigée par le Dr Robert Califf (Duke University Medical Center) et portait sur 25.049 patients coronariens interrogés en 1999. Globalement, 80,5 % des personnes interrogées prenaient de l'aspirine à cette date.

Bien que ce pourcentage soit en très nette augmentation (59,2 % en 1995), le Dr Califf considère le chiffre de 1999 "décevant" au vu des efforts d'information du public sur les bénéfices apportés par l'aspirine aux patients coronariens. Et d'évoquer également son faible coût et la possibilité de l'obtenir sans prescription.

L'analyse détaillée de cette étude fait l'objet d'une publication dans l'American Journal of Cardiology du 15 mars 2002.

"Etant donné les preuves évidentes du bénéfice de l'aspirine en plus de son faible coût, l'impossibilité d'atteindre un pourcentage d'utilisation plus élevé que 95 % dans cette population est un résultat décevant", a déclaré le Dr Califf.

Cette étude a confirmé le risque plus élevé de décès chez les coronariens qui ne reçoivent pas d'aspirine. D'après les données fournies par l'Université Duke, les sujets coronariens qui n'ont jamais utilisé d'aspirine ont un risque de décès multiplié par 1,85 par rapport à ceux qui en prennent.

Le profil des patients semble jouer un rôle décisif. Les hommes apparaissent plus enclins que les femmes à recevoir de l'aspirine dans le cadre de la prise en charge de leur maladie coronarienne. Une utilisation plus fréquente de l'aspirine a également observée chez les patients les plus jeunes, les non-fumeurs et les sujets avec un antécédent d'infarctus du myocarde ou encore ceux qui ont bénéficié d'une procédure de revascularisation. Par ailleurs, un suivi médical effectué par un cardiologue apparaît être un facteur positif pour l'initiation et la poursuite d'un traitement par aspirine chez ces patients.

D'un autre coté, les patients avec une insuffisance cardiaque, un diabète ou une hypertension artérielle étaient moins enclins à recevoir de l'aspirine.

"Trop de patients sans contre-indication ne parviennent pas à prendre de l'aspirine régulièrement", commente Califf. "Le système de santé manque actuellement de méthode efficace pour s'assurer que les patients coronariens reçoivent un suivi adéquat concernant l'utilisation d'aspirine".

Source : Duke University Medical Center.

SR

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