De l'ADN synthétique contre les maladies inflammatoires du colon (MICI)

Dans un modèle de MICI chez la souris, l'administration de séquences d'ADN spécifiques permet de moduler la réponse immunitaire de façon à répondre favorablement à l'apparition d'une colite expérimentale. Les chercheurs à l'origine de cette découverte espèrent pouvoir tester prochainement cette approche chez des patients avec une maladie de Crohn ou une rectocolite hémorragique.

"Nous avons montré qu'un ADN bactérien synthétique incite le système immunitaire à répondre favorablement à l'apparition d'une maladie inflammatoire intestinale", explique le Dr Eyal Raz de l'Université de Californie à San Diego. L'équipe du Dr Raz est spécialisée dans l'étude des "ISS-ODN" (immunostimulatory oligodeoxynucleotides). "Les ISS sont de courtes séquences d'ADN (environ six bases de long) qui sont retrouvées dans les génomes bactériens et viraux mais qui sont rares dans les génomes de vertébrés", détaille le Dr Raz.

Ces nouveaux travaux sur le potentiel des ISS dans la prise en charge des MICI font l'objet d'une publication dans l'édition de mai de la revue Gastroenterology. Selon le Dr Daniel Rachmilewitz, premier auteur de cet article, les résultats obtenus sur la souris sont suffisamment encourageants pour espérer commencer des essais cliniques chez l'homme.

En plus de leur intérêt dans le traitement des MICI, ces travaux semblent conforter l'hypothèse "hygiénique" comme inducteur partiel de certaines réactions allergiques ou autres troubles immunitaires. L'utilisation généralisée des antibiotiques et des pratiques "trop" hygiéniques conduiraient le système immunitaire à répondre trop violemment aux agressions extérieures, avec quelquefois une réponse contre nos propres tissus.

"Les maladies inflammatoires de l'intestin sont un trouble prévalent dans les pays occidentaux", a souligné Rachmilewitz à ce propos. "Vous voyez difficilement ces pathologies à Mexico ou dans les pays du tiers monde".

L'ISS-ODN développé par cette équipe est un court segment d'ADN synthétique qui contient une séquence d'origine bactérienne qui exerce une activité immunostimulante, expliquent les chercheurs.

Dans leurs travaux rapportés dans Gastroenterology, l'ISS-ODN a été administré à des souris qui développaient une colite expérimentale. Ce traitement, administré par voie systémique ou orale, a permis d'améliorer l'évolution de la pathologie. Toutefois, cet ADN n'exerce pas une activité durable et il semble nécessaire de renouveler son administration pour maintenir les animaux dans un état non pathologique.

Ces résultats seront également présentés par l'équipe de Raz et Rachmilewitz au congrès annuel de l'American Association of Gastroenterology qui se déroulera à San Francisco du 18 au 22 mai. Ils seront complétés par de nouvelles données sur l'effet de l'ISS-ODN sur des cellules en cultures.

Source : University of Californie, San Diego.

SR

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