Néonatalogie : plus de médecins ne signifie pas forcément moins de décès

Des médecins ont examiné aux USA la relation entre le nombre de pédiatres néonatologistes et le taux de mortalité dans les 27 premiers jours de vie. Ces spécialistes font défaut dans certains états et cette pénurie relative se traduit par une mortalité plus élevée. Néanmoins, il existe un nombre seuil ou delà duquel la mortalité cesse de diminuer.

Cette étude, publiée dans le New England Journal of Medicine du 16 mai, a été conduite par les médecins et chercheurs de la Dartmouth Medical School.

L’objectif de Goodman et al était de dresser un état des lieux de la néonatalogie aux Etats-Unis, en s’attardant notamment sur le nombre de pédiatres spécialisés dans ces unités à travers le pays et sur leur impact sur la mortalité.

Les données retenues regroupaient presque 3.900.000 naissances avec un poids supérieur à 500 g. Le taux de mortalité à 27 jour était de 3,4 pour 1.000 naissances.

Selon le nombre de néonatologistes par nouveau-né, les régions ont été classées en cinq catégories : très faible, faible, moyenne, élevée, très élevée.

Comparées aux régions classées « très faible » (moins de 2,7 néonatologistes pour 10.000 naissances) celles classées faibles (4,3 pour 10.000 naissances) avaient un taux de mortalité à 27 jours réduit de 7 %.

Par contre, les régions encore mieux fournies ne voyaient pas leur taux de mortalité encore plus réduit, soulignent Goodman et al. Enfin, il n’y avait pas de relation solide entre le taux de mortalité et le nombre de lits en néonat.

Il semble donc qu’une meilleure répartition de ces pédiatres néonatologistes puisse réduire la mortalité dans certaines régions. Le Dr Kevin Grumbach (Université de Californie à San Francisco) note dans un éditorial du NEJM que cette étude « souligne le besoin d’une évaluation plus critique de la distribution, des coûts et du devenir de ces services spécialisés avant que l’arrivée de spécialistes coûteux ne s’intensifient dans ces unités de soins intensifs ».

Et puis surtout, il faudra déterminer l’impact du nombre de ces spécialistes sur l’évolution globale des nouveau-nés, en prenant en compte d’autres paramètres que la mortalité. Goodman ajoute également que la situation des USA sur ce sujet est paradoxale puisque ce pays a un des plus hauts taux de grossesses non désirées et de faible poids de naissance parmi les pays industrialisés.

Source : N Engl J Med 2002 ;346 :1538-44. Dartmouth Medical School

SR

Descripteur MESH : Médecins , Pédiatrie , Mortalité , Vie , Californie , Éditorial , Lits , Poids de naissance , San Francisco , Soins , Soins intensifs , Unités de soins intensifs

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