L’homocystéine est liée à l’atrophie cérébrale et aux maladies vasculaires

Deux articles publiés dans Neurology du 28 juin font état de l’importance de l’homocystéine dans le risque de démence. D’après ces publications, les sujets avec des taux élevés d’homocystéine sont plus enclins à développer une atrophie cérébrale et une maladie vasculaire. On sait par ailleurs que ces deux pathologies sont des facteurs de risque de démence.

« C’est une information intéressante car les taux d’homocystéine peuvent être réduits par la prise de vitamine B6, B12 et d’acide folique », a commenté le Dr James Toole de la Wake Forest University. Le Dr Toole a rédigé un éditorial dans Neurology qui accompagne ces deux articles sur l’homocystéine.

Toole rappelle que l’on estime que 5 à 7 % de la population présente des concentrations en homocystéine légèrement élevées par rapport à la normale. Les travaux de Toole portent sur l’effet de vitamines sur la réduction de ces concentrations et surtout sur leur impact sur la réduction du risque d’accident vasculaire cérébral. « Un autre domaine qui doit être étudié est de savoir si prendre des vitamines pour réduire les taux d’homocystéine peut réduire le risque de démence, y compris le risque d’Alzheimer ».

Dans un premier article, Perminder Sachdev (Université de Nouvelle Galles du Sud, Australie) et ses confrères décrivent l’étude de 36 personnes âgées. Les dosages sériques d’homocystéine couplés aux clichés d’IRM cérébrale ont montré une relation entre l’atrophie cérébrale (perte de volume et perte cellulaire) et les concentrations en homocystéine.

Selon l’American Academy of Neurology, cette étude a montré qu’il était environ deux fois plus fréquent de retrouver des taux élevés d’homocystéine chez les personnes avec une atrophie cérébrale marquée que chez les participants avec une atrophie moins prononcée.

Toutefois, Sachdev ajoute que des études à long terme permettront de connaître la nature exacte de cette relation, le lien de causalité ne pouvant être établi d’après les données disponibles.

L’autre étude, présentée par Miller et al., impliquait 43 cas d’Alzheimer et 37 personnes en bonne santé. Selon les auteurs, les sujets avec les plus forts taux d’homocystéine pouvaient être dix fois plus enclins à présenter une maladie vasculaire.

« L’étude n’a pas trouvé une relation entre des taux élevés d’homocystéine et la maladie d’Alzheimer – comme cela a été déjà rapporté – mais elle suggère plutôt que dans les études qui ont montré cette association, cet effet pourrait être médié par la maladie vasculaire », a déclaré le Dr Joshua Miller de l’Université de Californie. Par ailleurs, il a été noté que les carences en vitamine B6 étaient beaucoup plus fréquentes chez les patients avec un Alzheimer.

Source : American Academy of Neurology. Neurology 2002;58:1449-xx1471-xx, 1539-xx.

SR

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