Insuffisance cardiaque chronique : l’omapatrilat aussi efficace que l’énalapril

D’après un essai clinique publié en avance dans Circulation, l’omapatrilat (inhibiteur de l’enzyme de conversion et inhibiteur de la neutral endopeptidase) est aussi efficace que l’énalapril (inhibiteur de l’enzyme de conversion) pour réduire le risque de décès et d’hospitalisation chez des insuffisants cardiaques. L’omapatrilat pourrait donner de meilleurs résultats chez les sujets hypertendus.

« L’essai montre que l’omapatrilat est efficace dans le traitement de l’insuffisance cardiaque », a déclaré le Dr Milton Packer, premier auteur de ce large essai. « Et nous avons certaines indications selon lesquelles l’omapatrilat pourrait être supérieur à un inhibiteur standard de l’enzyme de conversion (IEC) chez certaines personnes. Nos données suggèrent que ce médicament pourrait jouer un rôle particulier dans le traitement des personnes qui présentent à la fois une hypertension artérielle et une insuffisance cardiaque. »

Packer et ses collaborateurs ont analysé chez des insuffisants cardiaques les effets de l’omapatrilat qui est à la fois un inhibiteur de l’IEC et un inhibiteur de la neutral endopeptidase ou NEP. Des études sur l’animal ont montré que l’inhibition simultanée de l’IEC et de la NEP pouvait donner de meilleurs résultats de l’inhibition de l’IEC seule.

Cet essai OVERTURE (The Omapatrilat Versus Enalapril Randomized Trial of Utility in Reducing Events) a concerné 5.770 patients avec une insuffisance cardiaque (classe NYHA de II à IV) répartis dans 42 pays. Après tirage au sort, 2.886 patients sont entrés dans le bras omapatrilat et 2.884 dans le bras énalapril. L’âge moyen était d’environ 63 ans et 80 % d’hommes composaient l’effectif. Les patients étaient régulièrement évalués pendant une durée moyenne de traitement de 14,5 mois.

Dans le bras omapatrilat, 914 patients sont décédés ou ont été hospitalisés pour insuffisance cardiaque nécessitant un traitement par IV, comparés à 973 dans le bras énalapril. Cette différence de 6 % (hazard ratio = 0,94 ; IC 95 % = 0,86-1,03) montrait que l’omapatrilat était efficace mais pas plus que l’énalapril.

Cependant, une autre analyse des épisodes du critère principal d’évaluation tend à montrer que les patients qui présentent une hypertension et une insuffisance cardiaque bénéficient plus d’un traitement par omapatrilat que d’un traitement par énalapril. Le groupe omapatrilat avait aussi un risque de décès cardiovasculaire ou d’hospitalisation réduit de 9 % (P=0,024).

Selon les auteurs, les différences observées entre les deux bras de l’essai et en faveur de l’omapatrilat justifient une évaluation approfondie de l’omapatrilat.

Source : American Heart Association. Circulation 2002: published online before print July 29, 2002, 10.1161/01.CIR.0000029801.86489.50

SR

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