Mycobacterium avium complex et traitement prophylactique chez des patients infectés par le VIH

Un traitement prophylactique contre le Mycobacterium avium complex (MAC) ne semble pas indispensable pour des patients VIH+ chez lesquels les antirétroviraux ont permis de rétablir un taux de CD4 supérieur à 100 cellules / mm3.

Le MAC est une affection causée par des mycobactéries atypiques. Chez les patients immunodéprimés, elles conduisent à des infections des ganglions, de la moëlle osseuse, du foie, des poumons, de l'intestin et de la rate.

Dans un article paru ce jour dans le New England Journal of Medicine, le Dr W. El-Sadr du Harlem Hospital Center de New York et ses collaborateurs rappellent que plusieurs traitements sont disponibles afin de prévenir cette affection chez les sujets infectés par le VIH à un stade avancé. Cependant, la nécessité de ce traitement prophylactique chez des patients dont le taux de CD4 a augmenté suite à une thérapie antirétrovirale restait à évaluer.

Dans cet optique, les auteurs ont conduit une étude multicentrique en double aveugle afin de comparer l'efficacité de l'azithromycine à celle d'un placebo chez ces patients.

Au total, 520 patients infectés par le virus ont été recrutés. Leur taux de CD4 était passé de 50 à plus de 100 cellules / mm3 suite à une thérapie antirétrovirale. Chez ces sujets, le taux moyen de CD4 le plus bas mesuré avait été de 23 cellules/mm3 et les auteurs précisent que 65 % d'entre eux présentaient les symptômes du SIDA. Au début de l'étude, le nombre moyen de CD4 était de 230 cellules / mm3. Chez 48 % des sujets, l'ARN viral était en dessous du seuil de détection.

Les patients ont été répartis en deux groupes : un groupe azithromycine (1200 mg par semaine) et un groupe placebo.

Durant un suivi moyen de 12 mois, les médecins et chercheurs n'ont pas mis en évidence de MAC confirmé dans les deux groupes.

Par ailleurs, 1,2 % des sujets du groupe azithromycine et 1,9 % des sujets du groupe placebo ont eu une pneumonie bactérienne. Au vu des intervalles de confiance, cette différence ne serait pas significative selon les auteurs.

Enfin, les auteurs notent que "Ni le taux de progression de la maladie, ni le taux de mortalité n'ont différé de manière significative dans les deux groupes". Cependant, les effets secondaires du traitement ont conduit 7,4 % des sujets sous azithromycine à interrompre temporairement la prise de l'antibiotique.

Au vu de ces résultats, les auteurs concluent leurs travaux en indiquant que l'azithromycine en prophylaxie peut être évitée chez les patients VIH+ dont le taux de CD4 est remonté à plus de 100 cellules / mm3 en réponse aux antirétroviraux.

Source : NEJM 2000;342:1085-92

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