L'endotoxine contenue dans les poussières réduirait les risques d'allergie

L'exposition du jeune enfant à l'endotoxine bactérienne contenue dans la poussière domestique diminuerait la sensibilisation aux allergènes.

Ce résultat est la conclusion d'une étude réalisée par le Dr Jose Gereda et ses collaborateurs du National Jewish Medical and Research Center de Denver. Leurs travaux viennent de faire l'objet d'une publication dans le Lancet de cette semaine.

L'endotoxine est un composant de la paroi des bactéries à Gram négatif et peut être détectée dans la poussière domestique à des concentrations très variables. L'endotoxine induit la production d'interféron gamma et d'interleukine 12. Par ailleurs, l'interféron gamma limite le développement des lymphocytes T (producteurs d'interleukine 4,5 et 13) impliqués dans la pathogenèse des maladies allergiques.

En se basant sur ces données, les scientifiques ont cherché à déterminer de quelle manière une exposition précoce à l'endotoxine pouvait moduler l'apparition des allergies.

Ils ont ainsi étudié de 61 enfants âgés de 9 à 24 mois et qui avaient eu 3 épisodes de wheezing ou plus. Les chercheurs ont également déterminé la concentration en endotoxine contenue dans les poussières du domicile de ces enfants. Des tests de sensibilité à plusieurs allergènes ont été effectués ainsi que la mesure de la proportion de lymphocytes T produisant de l'interféron gamma.

Dix enfants (16 %) étaient sensibilisés à un allergène au moins. Les concentrations d'endotoxine dans les poussières étaient plus élevées chez les enfants non-sensibilisés que chez les enfants allergiques (1035 unités d'endotoxine (EU) / ml contre 468 EU). De plus, une élévation de la concentration d'endotoxine dans les poussières était corrélée à une élévation de la proportion de lymphocytes T producteurs d'interféron gamma.

Selon les auteurs, ces résultats suggèrent qu'une exposition précoce à l'endotoxine évite la sensibilisation aux allergènes en favorisant la production d'interféron gamma.

Le Dr A. Lieu, qui a supervisé ces travaux, explique dans un communiqué de presse du Lancet que "Cet effet protecteur potentiel de l'endotoxine dans l'environnement pourrait à expliquer pourquoi les enfants qui grandissent en milieu rural à proximité des animaux sont moins sujets aux allergies et à l'asthme". "Ceci est peut être un indice important pour la recherche d'un moyen de prévention de l'asthme sur et efficace".

Source : Lancet 2000;355:1680-83. Communiqué du Lancet

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