Tumeurs hypoxiques : du nouveau dans la compréhension de la résistance aux traitements

Une étude de chercheurs de l’Université de Caroline du Nord montre qu’une méthode d’identification des tumeurs hypoxiques pourra conduire à une meilleure compréhension du traitement de la résistance. Cette méthode pourra aussi aider les médecins à prédire plus efficacement le résultat de thérapies anticancéreuses.

Les tumeurs cancéreuses qui ont une faible quantité d’oxygène sont relativement résistantes aux effets des radiothérapies, voir même dans certains cas aux chimiothérapies. Les tumeurs cancéreuses composées de cellules hypoxiques continuent à se développer malgré les traitements appliqués.

Le Pr J. Raleigh, de l’Université de Caroline du Nord, a mis au point le pimonidazole, marqueur des cellules hypoxiques.

Le pimonidazole est injecté au patient. En circulant dans l’organisme, il se lie aux cellules ayant une faible concentration d’oxygène. On procède alors à une biopsie de la tumeur, généralement le lendemain. En utilisant des anticorps dirigés contre le pimonidazole, les cellules cancéreuses porteuses de ce marqueur peuvent être détectées.

Le 23 octobre, à l’assemblée annuelle de l’American Society for Therapeutic Radiology and Oncology, le Pr M. Varia a mis en lumière les valeurs de ce marqueur pour explorer plus en avant le rôle de l’hypoxie dans les facteurs physiologiques de la tumeur associés au caractère agressif et au traitement de la résistance.

La prolifération cellulaire, l’angiogénèse, l’expression du gène de la metallothioneine feront partie des facteurs étudiés. L’intérêt de l’étude des tumeurs hypoxiques est double dit le Pr Varia : si des tumeurs ne répondent pas bien aux radiothérapies, chimiothérapies ou chirurgie, alors il est important d’évaluer l’hypoxie avant d’envisager un traitement. L’autre point important est de découvrir le pourquoi de la résistance aux traitements.

Les tumeurs provenant de 36 patients ont été étudiées : 20 patients avec un cancer de la tête et du cou. Seize patients avec un cancer du sein. Le degré d’hypoxie a été mesuré ainsi que les facteurs liés au caractère agressif de ces tumeurs et ceux liés à la résistance aux traitements.

Il résulte de cette étude qu’il n’y a pas de corrélation entre l’hypoxie et les marqueurs de la prolifération cellulaire. Il n’y a pas non plus d’association entre tumeur hypoxique et angiogénèse.

Varia, Raleigh et leur collaborateurs s’attachent maintenant à étudier les relations possibles pouvant exister entre l'hypoxie et d’autres facteurs dont le gène d’expression de la metallothionéine (MT). Raleigh souligne que dans plus des deux tiers des échantillons de tumeurs, MT est exprimée dans les cellules en prolifération mais pas dans les cellules hypoxiques.

Si, in vitro, on soumet des cellules à l’hypoxie, la production de MT sera induite. « Aussi, il y a quelque chose dans les tumeurs humaines qui change la façon dont l’expression du gène opère. Et ce que nous voyons in vitro est différent de ce que l’on observe chez la souris », ajoute Raleigh. « Nous soupçonnons qu’au niveau des tumeurs hypoxiques, quelque part le long de la voie métabolique, l’expression du gène est soit sur-exprimée, soit sous-exprimée », rajoute Varia.

Selon Raleigh, ce nouvel outil pourra être appliqué non seulement en cancérologie, mais aussi largement dans les investigations médicales.

Source : Travail présenté au Congrès annuel de l’American Society for Therapeutic Radiology and Oncology, Boston

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