4e année d’internat pour les généralistes : que veut le gouvernement ?

4e année d’internat pour les généralistes : que veut le gouvernement ? Afin de lutter contre les déserts médicaux, les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé ont annoncé lundi dernier l’instauration d’une quatrième année d’internat en ambulatoire dans des « zones sous-denses ».

Cette décision pourrait être inscrite dans la prochaine loin de finance de la sécurité sociale, ce qui porterait donc à 10 le nombre d’années d’études pour un généraliste. Les étudiants de troisième cycle seraient encadrés par des maîtres de stage universitaires, et ce dès la rentrée 2023.

« La réalisation de cette année supplémentaire de troisième cycle, réalisée en ambulatoire sous la supervision de maîtres de stages universitaires, sera encouragée dans les territoires les moins pourvus en médecins généralistes », indique le communiqué conjoint des ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé.

Les ministères expliquent leur choix en invoquant le fait que la médecine générale est la seule spécialité médicale avec 3 années d’internats. Benoît Veber, vice-président de la Conférence des doyens des facultés de médecine, renchérit en disant : « La médecine générale est une discipline transversale qui demande du temps pour s’y former… Cette mesure va donc restaurer un équilibre entre toutes les disciplines… Cela donnera un an de plus aux internes pour avoir accès aux formations spécialisées transversales (FST) qu’ils peuvent suivre dans différents domaines ».

Une concertation sera nécessaire pour cette réforme et cette tâche sera confiée au Pr Bach-Nga Pham, doyenne de la Faculté de médecine de Reims et ancienne vice-présidente de la Conférence des doyens de médecine, au Pr Stéphane Oustric, président du Conseil de l’ordre des médecins de Haute-Garonne, à la Docteure Mathilde Renker, interne en médecine générale, et au Professeur Olivier Saint-Lary, président du Collège National des Généralistes Enseignants.

Cependant, cette mesure ne plaît pas à tous et notamment les syndicats représentant les internes, qui craignent que cet allongement des études des futurs généralistes ne masque en réalité une obligation pour les futurs praticiens à exercer dans les déserts médicaux.

Théophile Denise, vice-président de l’Isnar-IMG, syndicat national des internes de médecine générale, déclare notamment : « Des parlementaires de différents partis veulent déposer des amendements pour rendre obligatoire cette année dans les territoires les moins pourvus en médecins généralistes ».

Par ailleurs, l’Intersyndicale nationale des internes (Isni), dénonce une « solution déguisée par un gouvernement » qui vise, selon elle, à « pallier une politique de santé en échec depuis 30 ans ». Un appel a été lancé pour « une grande mobilisation » en octobre, « allant jusqu’à la grève ».

D’après le communiqué conjoint des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur, relayé par 20 minutes, Egora.fr et Ouest France.

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