François Braun demande à la CNAM de compenser les effets de l’inflation avec 5 professions libérales de santé

François Braun demande à la CNAM de compenser les effets de l’inflation avec 5 professions libérales de santé Le ministre de la Santé, François Braun, a récemment demandé à l’Assurance maladie de lancer des négociations tarifaires avec cinq professions paramédicales libérales, dont les infirmiers et les masseurs-kinésithérapeutes, afin de tenir compte du « contexte inflationniste » et de parvenir à des mesures « avant la pause estivale ».

Dans une lettre de cadrage envoyée le 24 mai au directeur de l’Assurance maladie, Thomas Fatome, François Braun a exprimé son souhait que les infirmiers libéraux, les masseurs-kinésithérapeutes, les orthophonistes, les orthoptistes et les pédicures-podologues bénéficient d’un « rapide soutien à leur activité de soins ». Le ministre a souligné que le contexte inflationniste actuel n’épargne pas ces professions paramédicales et demande que les discussions aboutissent avant l’été sur une « mesure simple, jugée prioritaire par la profession ».

Calendrier des négociations

Les négociations pour les infirmiers sont déjà en cours de planification. Le premier syndicat (FNI) a annoncé l’ouverture d’une « négociation éclair » avec l’Assurance maladie, qui débutera le 13 juin. Cette date reste à confirmer, car les travaux pourraient même commencer dès la semaine prochaine, selon le deuxième syndicat (Sniil). Le président du Sniil, John Pinte, a indiqué que l’objectif est d’aller le plus vite possible, afin que les revalorisations entrent en vigueur début 2024.

Délai de six mois pour l’application des hausses tarifaires

Un délai de six mois s’applique à toutes les hausses de tarifs négociées par l’Assurance maladie, sauf si le gouvernement en décide autrement. Les syndicats infirmiers attendent de connaître l’enveloppe budgétaire avant de déterminer les priorités en matière d’augmentation tarifaire.

Priorité à l’indemnité forfaitaire de déplacement pour les IDEL

Les deux syndicats infirmiers sont déjà d’accord pour augmenter en priorité l’indemnité forfaitaire de déplacement, actuellement de 2,50 euros pour chaque patient soigné à domicile. Selon Daniel Guillerm, président de la FNI, cela permettrait une « distribution la plus équitable possible » avec le « maximum d’infirmiers bénéficiaires ».

Masseurs-kinésithérapeutes : revalorisation de la lettre clé

De son côté, la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) entend axer les discussions sur la revalorisation de la lettre clé de la profession. Le syndicat réclame également une reprise rapide des négociations sur les bases de l’avenant 7, qu’elle avait signé en décembre avec la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam), mais auquel les deux autres syndicats représentatifs s’étaient opposés.

La FFMKR estime que les kinésithérapeutes ont perdu près de 20 % de pouvoir d’achat après 10 ans de gel de leurs tarifs, ce qui a accéléré le phénomène d’abandon du métier. Selon le syndicat, 30 % des kinésithérapeutes qui mettent fin à leur activité chaque année ont moins de 30 ans et quittent la profession.

Orthophonistes, orthoptistes et pédicures-podologues : des mesures attendues

Les trois autres professions concernées par les négociations tarifaires — orthophonistes, orthoptistes et pédicures-podologues — attendent également des mesures spécifiques pour soutenir leur activité de soins dans un contexte inflationniste.

Les orthophonistes, qui travaillent notamment auprès des enfants en difficulté, souhaitent une revalorisation de leurs tarifs pour mieux reconnaître leur travail et attirer de nouveaux professionnels.

Les orthoptistes, spécialistes de la rééducation et de la réadaptation visuelle, attendent également une revalorisation tarifaire pour faire face à la hausse des coûts liés à la pratique de leur métier.

Enfin, les pédicures-podologues souhaitent une meilleure prise en charge de leurs prestations par l’Assurance maladie, pour rendre leurs soins plus accessibles aux patients.

Carcan conventionnel et inflation

En avril dernier l’UNAPL s’inquiétait des effets délétères de l’inflation sur le modèle économique des professionnels de santé contraints par le carcan conventionnel. Elle appelait le gouvernement à soutenir les professions libérales de santé conventionnées et militait pour l’introduction de clauses de revoyure annuelles afin d’ajuster les tarifs conventionnels plus promptement en fonction de l’inflation réelle.

En 2022, cette activité a diminué de 3,4 %, et les perspectives pour 2023 renforcent les craintes, avec 20 % des professionnels libéraux anticipant une baisse de leur activité au premier trimestre.

Crédit photo : DepositPhotos

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2 réaction(s) à l'article François Braun demande à la CNAM de compenser les effets de l’inflation avec 5 professions libérales de santé

  • MyPassion

    Marion Cyprien Patry| 07/06/2023- REPONDRE

    Bonjour,

    serait il possible un jour, que des publication de SANTE puissent décrire correctement le rôle des orthophonistes ?
    Les orthophonistes sont des professionnels de santé intervenant dans tout ce qui relève de la communication, de l'oralité et de la voix. La prise en soin des troubles du langage écrit n'est qu'un partie (mineure) de notre exercice. Nous relevons du ministère de la santé, pas de l'éducation nationale ...

    Entre autre, ne pas trouver d'orthophoniste signifie ne pas pouvoir faire de sortie d'hospi pour un patient AVC qui présente un aphasie sévère, faire des sortie d'hospi avec une perte de chance pour des patients dysphagiques.
    Ne pas trouver d'orthophoniste engage aussi la trajectoire sociale et médicale pour des patients avec autisme, avec maladie neurodégénérative etc...

    La perte d'attractivité de notre métier correspond à une vraie perte de chance pour des milliers de patients.
    Ce serait sympa de ne pas l'oublier...
  • MyPassion

    Florence Chamiot-Prieur| 08/06/2023- REPONDRE

    Bonjour, les patients des orthophonistes sont bien souvent adultes. Ils présentent des cancers ORL, des tumeurs cérébrales, des maladies neuro dégénératives, des aphasies post avc, des paralysies faciales, des dysphagies, des dysphonies, des traumatismes crâniens, des surdités, des bégaiements, des syndromes génétiques, des troubles du spectre autistique, des dysgraphies, des apnées du sommeil, des covids longs, des troubles de l’oralité, des troubles neuro développementaux durables du langage oral, du langage écrit, de la cognition mathématique…l’orthophonie c’est à tous les âges de la vie!
    Code de la santé publique :
    Article L4341-1Version en vigueur depuis le 21 mai 2023
    Modifié par LOI n°2023-379 du 19 mai 2023 - art. 4
    La pratique de l'orthophonie comporte la promotion de la santé, la prévention, le bilan orthophonique et le traitement des troubles de la communication, du langage dans toutes ses dimensions, de la cognition mathématique, de la parole, de la voix et des fonctions oro-myo-faciales.

    L'orthophoniste dispense des soins à des patients de tous âges présentant des troubles congénitaux, développementaux ou acquis.

    Il contribue notamment au développement et au maintien de l'autonomie, à la qualité de vie du patient ainsi qu'au rétablissement de son rapport confiant à la langue.

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