Agression d’une infirmière libérale en Meurthe-et-Moselle : colère et incompréhension face à une sanction jugée dérisoire

Agression d’une infirmière libérale en Meurthe-et-Moselle : colère et incompréhension face à une sanction jugée dérisoire La condamnation à 900 euros d’amende d’un homme pour l’agression d’une infirmière libérale en tournée, qu’il avait déjà menacée quelques mois plus tôt, provoque une vague d’indignation chez les soignants. Cette affaire relance les critiques sur l’absence de mesures dissuasives et sur la non-application de la loi Pradal.

La condamnation à 900 euros d’amende d’un homme pour l’agression d’une infirmière libérale en tournée, qu’il avait déjà menacée quelques mois plus tôt, provoque une vague d’indignation chez les soignants. Cette affaire relance les critiques sur l’absence de mesures dissuasives et sur la non-application de la loi Pradal.

Une tournée à domicile qui tourne au drame

Le 28 juillet 2025 à Tomblaine (Meurthe-et-Moselle), une infirmière libérale de 36 ans est violemment agressée en pleine rue, après une tournée de soins. Alors qu’elle regagne sa voiture, un homme surgit, lui réclame de l’argent, puis la frappe au visage. Elle subit plusieurs blessures et se voit prescrire quatre jours d’ITT. L’auteur des faits, âgé de 28 ans, était déjà connu de la victime, qui avait porté plainte contre lui deux mois plus tôt pour menaces de mort.

Une peine jugée incompréhensible par la profession

Présenté en comparution immédiate deux jours plus tard, l’agresseur écope d’une simple amende de 900 €, à laquelle s’ajoutent 1 000 € de dommages et intérêts, sans la moindre peine de prison. Une décision qui a immédiatement suscité une onde de choc dans le monde de la santé libérale.

Dans un communiqué publié le 20 août 2025, le Collectif du 12 mars, soutenu par plus de vingt organisations professionnelles, déplore : « Ce jugement est un signal désastreux : une prime à la récidive qui banalise la violence envers les soignants. »

Thierry Pechey, président du conseil départemental de l’ordre des infirmiers de Meurthe-et-Moselle, a déclaré dans une interview à L’Est Républicain de l’ordre des infirmiers de Meurthe-et-Moselle, ne cache pas sa colère : « Pour notre profession, c’est une gifle !»

Le Dr Martin Terdjman, membre du Collectif du 12 mars, réagit aussi vivement : « Cette loi reconnaît que l’agression d’un soignant est un facteur aggravant… Et là, on a un exemple flagrant où cette loi n’est pas appliquée. »

Une loi ignorée par le tribunal

La loi Pradal, promulguée le 9 juillet 2025, vise à renforcer la protection des professionnels de santé en prévoyant des peines aggravées pour toute agression les visant dans l'exercice ou en raison de leur fonction, étend les circonstances aggravantes aux agressions contre les professionnels de santé, même en dehors des établissements. Pourtant, dans cette affaire, le tribunal n’a pas retenu cette circonstance, estimant que l’auteur ne savait pas que la victime était infirmière.

Une justification que balaie le Dr Terdjman dans une interview accordée à Magnum la Radio : « Aucun infirmier libéral n’en porte lors des visites à domicile. On a l’impression qu’il suffit de dire : “Je ne savais pas” pour effacer la gravité des faits. »

Il ajoute : « Peut-être que les choses ne changeront pas demain, mais si on applique les lois existantes avec fermeté, on pourra peu à peu retrouver le respect du soin. »

Un climat d’insécurité persistant

Les données de l’Observatoire de la sécurité des médecins montrent une hausse de 27 % des signalements d’agressions en 2023, avec 1 581 cas recensés, dont 72 % concernent des professionnels libéraux. Parmi eux, les infirmiers libéraux figurent en tête des professions les plus touchées, avec une nette augmentation des agressions physiques lors des tournées. À titre d’exemple, une IDEL sur cinq déclare avoir été menacée ou agressée dans l’année, selon une enquête du Collectif du 12 mars. des signalements d’agressions en 2023, avec 1 581 cas recensés, dont 72 % concernent des professionnels libéraux. Face à cette réalité, les syndicats demandent l’application effective de la loi Pradal et la possibilité pour les IDEL d’exercer un droit de retrait en cas de danger.

Sources : L’Est Républicain, Infirmiers.com, Egora, Le Quotidien du Médecin, Magnum la Radio.

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